Quand l'ensemble du personnel prétendument politique fait obstinément la preuve, jour après jour, de son incompétence doublée de son indignité, comment s'étonner qu'ici ou là, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, s'élèvent des voix réclamant un peu de compétence et de dignité?

Evidemment, ce statut n'a aucun rapport avec la situation française !

Il y a une dizaine de jours, en Turquie, nombre d'officiers supérieurs de la marine mettaient en garde le gouvernement, dans une lettre ouverte, quant à une remise en cause du statut des Détroits risquant d'entraîner le pays dans de redoutables aventures. Le pouvoir réagit en embastillant certains des signataires, en sanctionnant d'autres...

Pour aucun régime politique, l'intervention de militaires dans la vie politique n'est bon signe. Et pourtant ces officiers - les Turcs, hein , je ne parle que de la Turquie, ici, évidemment ! - ont bien raison de mettre en garde le gouvernement.

C'est que le problème n'est pas l'intervention de militaires en elle-même, quelque jugement qu'on puisse porter sur son contenu. Le problème c'est l'incompétence et l'indignité des politiques qui rendent possible pareille intervention.

Quand le doigt montre la lune, il convient de ne pas regarder le doigt.

Quant à l'hystérisation du débat, il est un autre signe de la déliquescence de la situation. Evidemment, il n'est pas question de putsch. Lorsqu'on prépare un putsch, on ne commence pas par le crier sur les toits.

On avait déjà les héroïques résistants aux masques et aux vaccins, voici venir les héroïques antifascistes prêts à résister au putsch inexistant.

Et puis ne nous trompons pas de date : nous ne sommes pas en 1961, nous sommes en 1958.

C'est-à-dire que si émergeait une figure capable d'incarner le sursaut national, la demande de sérieux et de dignité dans l'action publique, elle raflerait la mise. Galonnée ou non, pour l'instant je ne distingue nulle figure de ce genre.

Evidemment, je ne parle toujours que de la situation en Turquie !