Il exagère ! allez-vous dire...

Voilà bientôt cinq mois qu'il nous a laissé tomber et il revient pour nous dire qu'il est en grève !

Chers lecteurs de ce blog, me voilà venir à vous en chemise et la corde au cou...

Mais cela mérite toute de même explication.

Le 15 juillet nous avons quitté Nisyros (sans l'ordinateur portable... donc je n'ai plus écrit, avec le téléphone, que sur ma page Facebook) pour une longue balade qui nous a menés de Thessalonique à Aetomilitsa, dans le massif du Grammos, au nord de la Grèce, puis sur les lac de Prespes, à la frontière de la Grèce, de l'Albanie et la République dite désormais de Macédoine du Nord, par le massif du Vitsi et Kastoria. Nous y avons vu des paysages sublimes, une faune superbe - des ours aux libellules en passant par les pélicans -, des églises peintes à tomber, des villages de pisé restés pétrifiés à l'heure où l'armée royaliste les vida de ses habitants lors de la phase finale de la guerre civile, les derniers champ de bataille de ladite guerre. Pour moi, ce fut aussi passionnant de voir le décor dans lequel se déroulèrent des événements que j'ai tenté d'expliquer.

Kastoria

Village vidé par l'armée royaliste durant la guerre civile, entre Vitsi et Grammos

Pélican sur le Grand Prespes

Puis nous sommes revenus à Thessalonique, repartis vers Stagire, la ville natale d'Aristote, perchée sur son promontoire (au pied duquel s'étend Olympiada, ravagée il y a quelques jours par des trombes d'eau), remontés voir des amis près de la frontière bulgare, pour repartir vers Thessalonique où Panagiotis Grigoriou, du blog greekcrisis et de Terra incognita nous a emmené faire des tours passionnants (je vous engage à faire de même : il est un guide unique, vous verrez vraiment autrement une "autre Grèce") dans sa Thessalie natale, à partir de Trikala. Autres paysages superbes, jusqu'à ces inexpugnables Agrapha qui ne payèrent jamais l'impôt au sultan (agrapha signifie : non inscrit, sous-entendu : sur les registres fiscaux), mais qui vont être ravagés aujourd'hui par des champs d'éoliennes dont la population ne veut pas, mais que les gouvernements de droite comme syrizesque leur imposent (forcément la société qui a eu le marché est allemande!!!), au lac Plastiras, à d'autres champs de bataille de la guerre civile et aux sanctuaires de la Résistance aux Allemands et aux Italiens, autres églises à tomber, autres... En passant par l'exceptionnel site archéologique de Dion, au pied de l'Olympe.

Libellule à Dion

En Thessalie avec Panagiotis

Salamandre thessalienne

Et puis nous sommes rentrés à Nisyros après la mi-août et nous sommes tombés sous la coupe de deux chatons adorables ! C'est fini : Rako le garçon et Mélo la fille (le rakomélo c'est le grog grec : raki, miel, girofle, cannelle) nous ont ensorcelés. Je suis devenu gaga. Irrémédiablement.

Et là, il fallait boucler mon prochain roman autour de Thémistocle qui devrait sortir chez H&O en octobre prochain : finir d'écrire, relire, passer au gueuloir, la lecture à haute voix par Frédéric, corriger, relire peaufiner...

Et puis il y avait les chats.



Rako, Mélo et Bibi

Et chaque semaine, je me disais : je reprendrai le blog la semaine prochaine...

Et je ne reprenais pas, et je me disais : je reprendrai le blog à mon arrivée à Paris.

Mais, début novembre, à notre retour à Paris, je me suis mis à courir : famille, amis, cours à Créteil bloqué en novembre et en mars cette année, pour mes étudiants retraités, questions administratives, engagements comme cette participation à une table-ronde de République souveraine, le mouvement de Georges Kuzmanovic, sur l'Europe et l'euro, où j'ai bien sûr parlé de la Grèce qui ne va pas mieux...

Et je n'ai pas repris le blog... jusqu'à ce mercredi où j'ai enfin l'impression de souffler. Avant d'aller défiler demain avec tous ceux qui diront leur colère et leur exaspération à la bande de traîtres qui entend liquider ce pays.

Pour être parfaitement sincère, je crois que j'avais aussi besoin de décrocher de ce blog. Parce que j'ai éprouvé comme une profonde lassitude à répéter encore et encore les mêmes choses, à décrire encore et encore les effets désastreux pour la Grèce - le laboratoire de nos malheurs à venir si nous ne nous réveillons pas enfin - de la spirale déflationniste que nous imposent l'Allemagne, son ravageur euro et une UE qui ressemble chaque jour davantage à un IVe Reich, chaque jour plus autoritaire, plus violent, plus destructeur de la démocratie et de la dignité humaine, avec sa horde de journalistes à la solde de la Propagandastaffel, dégoisant à l'infini ses mensonges et ses appels à la haine du peuple, à détailler les provocations sans fin du sultan islamiste turc, l'indifférence européenne qui préfère tourner la tête comme elle préférait, dans les années 1930, ne pas répondre aux provocations d'Hitler, encourageant l'islamo-impérialo-fasciste, comme hier le nazi, à aller sans cesse plus loin. Fatigue à alerter sur la manipulation par le sultan islamo-impérialo-fasciste d'un mouvement migratoire massif préalable à 500000 Grecs chassés de Grèce depuis dix ans par les politiques germano-européennes ; 40000 migrants déversés en un mois sur les côtes grecques... 7000 la semaine dernière. Des migrants qui n'ont rien de réfugiés. Sur un pays qui s'est libéré d'un empire musulman dans lequel les chrétiens étaient ravalés à un statut d'inférieur, voici moins de deux siècles. Et une UE qui détourne la tête, qui laisse les Grecs qu'elle a écorchés se démerder seuls - l'Europe c'est la paix et la solidarité, c'est bien connu ! - jusqu'à ce qu'elle finisse sans doute par payer le maître-chanteur.

Fatigue et colère de voir les bonnes âmes et les idiots utiles de tout poil se mettre la tête dans le sac, refuser de voir ce qui se passe, de les voir défiler ici à l'appel des islamistes, avec eux, sous prétexte d'une imaginaire islamophobie.

Grande fatigue, impression de tourner en rond, de me répéter.

J'avais besoin de décrocher.

Et il y a les chats.

Nous allons bientôt retourner à Nisyros, avec du travail plein la besace, à mener à bien au coin de la cheminer et avec les chats sur les genoux... ou sur le clavier.

Mais je vous promets que je vais essayer de ne pas déserter de nouveau ce blog durant cinq mois.

En attendant, demain je suis en grève et je défile. Faites-en autant ! Il faut virer les traîtres et, à tout le moins, leur signifier qu'on ne les laissera pas nous écorcher comme ils ont écorché les Grecs !