La cirrhose du dos couplée à une sciatique du foie, c'est vraiment terrible...

Car naturellement, la Commission, une fois encore, dément l'évidence devant l'accablante/hilarante vidéo (la énième, après Rome pour l'anniversaire des traités , le sommet dans je ne sais plus quel Etatcule balte, ceux qui, avec une population inférieure de 900 000 habitants à la région Auvergne-Rhône Alpes, cumulent deux vice-présidences stratégiques de la Commission !) de Jean-Claude au sommet de l'OTAN|] (remarquez le petit sourire de Teresa).

On te l'avait pourtant dit, Jean-Claude, pas plus de quatre litres d'eau de Cologne avant un sommet !

Mais la Commission dément : vilainies, calomnies ! Son patron a juste une sciatique, un mal de dos... et honni soit qui malt y pense !

Et comme d'hab, les médias français entourent les exploits jeanclaudesques d'un voile pudique de silence, alors que, dans les presses européennes, ces exploits font, à chaque fois, l'objet de commentaires ironiques. Ainsi que je l'indiquais, fin 2016, dans une note de mes 30 bonnes raisons pour sortir de l'Europe : "En juin 2014, alors que le Premier ministre Cameron s’oppose à sa nomination, le très sérieux quotidien conservateur britannique Daily Telegraph intitule un article : « Craintes sur les problèmes de boisson de Juncker ». D’autres médias font régulièrement état des comportements excentriques de Juncker, comme lors de l’accueil des chefs d’État et de gouvernement au sommet de Riga, le 26 mai 2015, où il embrasse le Premier ministre belge Michel sur le front, propose sa cravate au Grec Tsipras, adresse au Hongrois Orban un « salut dictateur ! ». Une semaine après le référendum sur le Brexit, il déclare devant le Parlement : « J’ai vu et entendu et écouté plusieurs dirigeants d’autres planètes… ». Enfin, la presse allemande évoque de manière récurrente ses « problèmes de santé », notamment depuis que la chancelière Merkel, qui avait appuyé de façon déterminante sa nomination, semble souhaiter son remplacement.

"Quand tu commences au cognac au petit-déj, ton équilibre n'est plus très sûr au moment du calva du goûter. " Proverbe luxembourgeois.

Il est vrai que, lors de ses rencontres apéritives avec les petits hommes verts qui dirigent les autres planètes, ceux-ci doivent servir à Jean-Claude d'étranges breuvages.

Et puis il a toutes les excuses du monde, Jean-Claude ! Ce type si sympa qui a écorché les Grecs en leur faisant la morale, après avoir transformé sa principauté en bordel à financiers et lessiveuse d'argent sale, après être tombé sur un scandale dans lequel il était accusé d'avoir exercé des pressions sur la justice et mis les services de sécurité au service d'intérêts privés. Ce démocrate irréprochable qui asséna en 2015 à des Grecs qui avaient mal voté qu'il ne peut y avoir de démocratie contre les traités européens. Le même qui, quatre ans plus tôt, confessait que la politique monétaire étant une question sérieuse, elle devait se décider dans le secret et les « débats sombres » pour lesquels il avouait son penchant. Sombres mais arrosés ?

En tout cas, maintenant, on sait que, si à 0,5g d'alcool dans le sang tu n'as plus le droit de conduire une bagnole, à 10g tu as toujours celui de conduire l'UE.

Qu'on me permette, juste, de citer une deuxième fois mes 30 bonnes raisons pour sortir de l'Europe :

"Ministre des Finances (1989-2009), Premier ministre (1995-2013), Juncker a été, durant un quart de siècle, l’homme fort du Luxembourg, dont l’industrie financière est devenue l’activité essentielle. En 2001, le scandale Clearstream révèle l’importance, dans les pratiques d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent, de cette boîte noire de la finance internationale installée au Luxembourg, lui-même considéré par bien des spécialistes comme un des paradis fiscaux les plus opaques. Mais le Luxembourg, qui a criminalisé l’atteinte au secret des affaires, se borne à poursuivre le journaliste Denis Robert qui a révélé l’affaire. En 2002, un volume du rapport de la mission d’information parlementaire française, présidée par Vincent Peillon et dont le rapporteur est Arnaud Montebourg, pointe sans ambages la « dépendance politique » du Luxembourg « à l’égard du secteur économique de la finance », le qualifie de « paradis financier au cœur de l’Europe » et de « place financière exposée au blanchiment ». En outre, peu après la nomination de Juncker à la tête de la Commission, on apprendra que, sous son gouvernement, le Luxembourg a signé 340 conventions d’optimisation fiscale avec des sociétés multinationales (là encore, les lanceurs d’alerte qui ont révélé ce scandale Luxleaks sont poursuivis). Soit un système de captation (légal) des ressources fiscales d’autre États de l’UE – notamment la Grèce, à laquelle le président de l’Eurogroupe Juncker (2005-2013) reprochait son inefficacité à collecter l’impôt ! Et encore faut-il ajouter que le gouvernement Juncker tombe, en décembre 2013, sur une affaire de fichage massif illégal (1), et d’écoutes qui l’étaient tout autant, par des services secrets étroitement liés à l’OTAN.

(1) Le scandale commence en novembre 2012 par les révélations d’un ancien directeur du Service de renseignement d’État du Luxembourg (SERL) sur un système de fichage illégal, depuis les années 1960, des citoyens, personnalités politiques, associations, entreprises. Il évoque l’existence de 300 000 fiches dans un pays de moins de 580 000 habitants. Une partie ayant probablement été détruite, la commission d’enquête parlementaire en découvrira 13 000, révélant en outre que le SERL a été mis à la disposition d’intérêts privés et utilisé pour déstabiliser un magistrat. Lâché par ses alliés socialistes, Juncker est contraint à la démission en décembre 2013."

Bref, un type sympa, intègre, sobre et au-dessus de tous soupçon !

Après, on a eu de grands alcoolo dans l'histoire : Staline ne crachait pas sur une vodka et les rapports de Sir Winston avec le whisky sont devenus légendaires. On raconte qu'un jour, lady Astor, grande dame travailliste dont les prises de bec avec Churchill étaient aussi fréquentes que musclées, lui décocha un jour : "Mais vous êtes ivres, monsieur le Premier ministre". "Sans doute, madame, répliqua Winston. Mais la différence entre vous et moi, c'est que demain matin j'aurai dessaoulé alors que vous serez toujours aussi laide."

Le problème, avec Jean-Claude, c'est qu'on n'est même plus certain qu'il dessaoule... Et que cela fait bien les affaires de son chef de cabinet... allemand (nationalité qui relève bien sûr totalement et seulement du hasard). Car chacun le sait, qui a appris autrefois (dans ces âges obscurs de lèpre nationaliste où l'on enseignait encore l'histoire de France) ses leçons sur les Mérovingiens : un roi fainéant fait l'affaire de son maire du palais.

Tellement qu'en février dernier, ledit chef de cabinet, Martin Selmayr, a été nommé par le roi fainéant, contre tous les usages et règles de procédure, secrétaire général de la Commission, soit le poste le plus élevé dans la hiérarchie bruxelloise.

Selmayr, dont tout le monde reconnaît la brutalité et l'autoritarisme, avait fait ses classes chez un autre cador des précédentes Commission, Vivian Reding. Qu'on veuille bien me pardonner de citer une deuxième fois mes 30 bonnes raisons pour sortir de l'Europe à propos du destin de cette brave femme à son sortir de la Commission (tandis que son ex-patron, Barroso, entrait chez Goldman Sachs ): "La Luxembourgeoise Viviane Reding, commissaire à la Culture (1999-2004), à la Société de l’Information et aux Médias (2004-2010), vice-présidente en charge de la Justice, des Droits fondamentaux et de la Citoyenneté (2010-2014), intègre trois conseils d’administration dont celui de la fondation liée au géant des médias allemands Bertelsmann – tout en étant député européenne depuis 2014."

Et Le Monde qui feint de découvrir ces jours-ci que les pseudo-parlementaires européens reçoivent des millions des lobbys pour lesquels ils travaillent tout en prétendant représenter leurs électeurs... Ah si seulement les pseudo-journalistes du Monde avaient lu mes 30 bonnes raisons !...

Mais revenons à Selmayr... sa nomination par le roi fainéant (mais pas alcoolique) soulève un tollé. Et que croyez-vous qu'il arriva ? Le prétendu parlement européen vota une résolution condamnant la nomination et demandant la réouverture de la procédure... mais rejeta l'amendement exigeant la démission de Selmayr. Forcément, un Allemand ! vous n'y pensez pas, ce serait de l'antigermanisme primaire et viscéral !!!

Résultat des courses ? Jean-Claude ayant menacé de démissionner si on faisait des misères à son maire du palais, la Commission s'est écrasée mollement, refusant de rouvrir la procédure de nomination. Et le prétendu parlement l'a fermée. Puis le maire du palais s'est nommée une vice-président aux petits oignons - comme par hasard seule candidate.

Mais n'oubliez pas : l'UE c'est la paix et la démocratie... et puis on va la réformer pour mettre l'humain au centre !