En attendant impatiemment le 2e round, fin août.

Et puis hier soir, me tombe sous les yeux un article sur une réunion animée par Charlotte G. qui devrait diriger la liste insoumise aux prochaines élections du faux parlement européen qui n'a rien d'un parlement sauf le nom.

Lequel m'a aussitôt inspiré cette petite sottie...

- Alors, on sort ?

- Non, on va négocier pour faire un truc centré sur l'humain d'un machin centré sur la concurrence.

- Ah très bien, et on va vous laisser négocier ça tranquillou, en toute bonne foi. Mais vous savez que Varouf, lui, il ne voulait même pas négocier ça, juste une petite remise et un allongement des délais.

- Oui mais moi je m'appelle Charlotte, pas Iannis, et puis y'a Jean-Luc, qui n'est pas Alexis. On n'a plein de beaux projets pour la France, comme de faire un exécutif collectif, genre le Directoire, vous voyez, la modernité quoi ! Les autres, ils vont forcément être enthousiasmés par ce qu'on leur propose. Et puis avec la France, ils n'oseront pas faire ce qu'ils ont fait avec la Grèce.

- Ah oui, vous croyez vraiment que ça les gênerait ?

- Ben pas vous ?

- Non, pas une seconde, mais admettons. Et donc, là, les 26 autres, ils vont être d'accord pour changer les traités, la jurisprudence de la Cour européenne, l'euro, la BCE, pour faire à la place un truc vachement démocratique centré sur l'humain ?

- Ben forcément, tellement que c'est bien ce qu'on va leur proposer !

- Et le Plan B alors c'est quoi ?

- Pas besoin de le dire puisque le Plan A va marcher.

- Mais quand même, c'est quoi ?

- Pas la peine de le dire, c'est juste pour faire peur aux autres de manière à ce qu'ils acceptent le Plan A.

- D'accord, mais quand même, c'est quoi ?

- Vous êtes un peu bouché, vous ! Vous seriez pas un peu fasciste, ou léguiste ?

- Non mais je voudrais juste avoir une idée de ce pour quoi je vais voter si je vote pour vous. Et puis si vous voulez que les autres aient peur, faut leur dire un peu de quoi ils devraient avoir peur.

- En ne disant rien, on les plonge dans l'incertitude, dans l'angoisse, vous comprenez.

- Non, mais admettons. Ce Plan B, ce n'est donc pas la sortie.

- Ah non ! l'Europe c'est une belle idée qui a été déformée, et puis l'Europe c'est la paix. Faut la réorienter, la réformer...

- En faisant peur aux autres avec le Plan B.

- Voilà, je vois que vous commencez à comprendre. C'est disruptif.

- C'est quoi ?

- Disruptif.

- On construit un peuple tout en utilisant ses affects pour poser de la disruption : c'est le moment populiste, quoi ! Ne faites pas semblant de ne pas comprendre.

- Excusez-moi, mais vraiment je ne suis pas certain de bien comprendre. Je suis un peu vieux aussi, en plus d'être bouché. C'est sans doute très intelligent, mais à mon âge, voyez-vous, il y a des subtilités conceptuelles qui échappent. Mais passons : ce Plan B, alors si ce n'est pas la sortie ?

- Vous êtes lourd !

- Oui, je sais, on me le dit souvent. Et têtu aussi. Parce que je me suis tellement fait avoir en presque 40 ans de vie d'électeur. Ca rend prudent, forcément ! Mais si on ne sort pas, alors, "on désobéit aux traités", comme vous dites, mais ça signifie quoi, exactement ?

- On ne désobéit plus aux traités.

- Ah bon ?! On ne désobéit plus ???

- Non, on les contourne.

- Ah ben si on les contourne, évidemment...

Bref, c'est une belle campagne qui s'annonce !