3 milliards de vos impôts et des miens débloqués la semaine dernière par la Commission européenne à la Turquie, au titre du chantage aux migrants... en plus des nombreux autres déversés au titre de la pré-adhésion...

Bien sûr, l'essentiel de ces milliards ira dans les poches du clan Erdogan et dans la machine clientéliste de l'AKP (l'islamo-fascisme turc est libéral économiquement et, sur le modèle des Frères musulmans, c'est la charité islamique organisée par le parti qui se substitue à l'Etat dans le secteur social, sanitaire, éducatif) indispensable au maintien d'Erdogan au pouvoir.

Ce sont donc vos impôts et les les miens qui, par la grâce de l'UE, contribuent largement au maintien au pouvoir de l'islamo-fascisme en Turquie.

Mais l'islamo-fascisme turc n'est plus aujourd'hui une affaire intérieure turque : Daesh n'aurait jamais résisté si longtemps sans les armes livrées par la Turquie, sans le pétrole ou le coton achetés à Daesh par la Turquie et revendus aux Occidentaux une fois blanchis par la Turquie, sans l'armée turque qui n'a cessé de tirer dans le dos des Kurdes qui combattaient Daesh...

La marine turque empêche aujourd'hui l'Etat souverain de Chypre, membre de l'UE, dont près de 40% du territoire est occupé et colonisé par la Turquie depuis 1974, de mettre en valeur les champs gaziers de son espace économique maritime exclusif ; la Turquie viole chaque semaine à plusieurs reprises l'espace maritime et aérien de la Grèce, membre de l'UE, et systématiquement écorchée par l'UE depuis huit ans : un garde-côte grec a été éperonné il y a peu par un navire de guerre turc, la catastrophe n'ayant été évitée de justesse que parce que le bateau grec a mis les gaz ; la Turquie détient et accuse d'espionnage deux soldats grecs, qui se seraient égarés en territoire turc, ou qui ont été enlevés en territoire grec, sur la frontière terrestre du nord, et elle entend s'en servir comme otages afin d'obtenir que la Grèce lui livre 8 officiers turcs réfugiés au lendemain du pseudo-coup d'Etat qui a permis à Erdogan d'accélérer la dérive autoritaire de son régime. Erdogan qui ne cesse de menacer la Grèce d'invasion de dizaines de ses îles, jusqu'au sud de la Crète, et de proclamer la caducité du traité de Lausanne (1923) qui a fixé les frontières de la République turque naissante.

L'islamo-fasciste Erdogan ne cache plus ses visées expansionnistes, à l'est comme à l'ouest. L'islamo-fasciste Erdogan a donné l'ordre à son armée d'envahir le territoire syrien afin d'écraser les Kurdes qui combattent Daesh et Al Qaïdah, une armée turque qui, avec l'aide de ce qui reste de Daesh et d'Al Qaïdah (ce que les médias français, jamais en retard d'une propagande, nomment complaisamment "les rebelles au régime de Damas" ou 'l'Armée syrienne libre", laquelle n'existe plus depuis qu'elle s'est volatilisée, vers 2012-2013, en apportant aux groupes djihadistes les armes livrées par les Occidentaux), s'est emparée hier d'Afrin.

Maintenant, l'islamo-fasciste Erdogan crie victoire et annonce son intention de continuer à poursuivre les Kurdes jusqu'à la frontière irakienne, et puis ???

Aucune situation historique ne se répète jamais à l'identique. Mais la lâcheté dont font aujourd'hui preuve les gouvernants d'Europe occidentale vis-à-vis de l'islamo-fasciste Erdogan ne peut que rappeler l'enchaînement de lâchetés qui a conduit, autrefois, à Munich et au démantèlement de la Tchécoslovaquie.

Et ce genre de lâchetés, nous savons combien elles se payent cher - même si c'est avec retard.

Trois différences cependant me semblent sauter aux yeux. Daladier était conscient de sa lâcheté et prenait, à raison pour des cons, les Français qui l'acclamaient "pour avoir sauvé la paix" à son retour de Munich.

Macron n'a pas à l'évidence cette lucidité. Macron a la lâcheté satisfaite. La semaine dernière, il recevait ainsi chaleureusement à l'Elysée Thaçi, le pseudo-président du pseudo-Etat kosovar, non reconnu par l'ONU (ni d'ailleurs par l'UE), vrai maffieux, qui n'a échappé au pseudo-tribunal international pour l'ex-Yougoslavie que par les meurtres de témoins et les pressions et intimidations exercées sur les survivants. Thaçi, surnommé le Serpent, soupçonné, comme Haradinaj, pseudo-Premier ministre de ce pseudo-Etat, d'innombrables crimes de guerre et crimes contre l'humanité, pseudo-Etat où l'on trafique - entre autres - les organes d'êtres humains. Thaçi fortement soupçonné par un rapport du Conseil de l'Europe d'avoir organisé un réseau de centres de torture où, entre autres choses, on prélevait, sans anesthésie, des organes sur des prisonniers serbes vivants, civils et militaires. Thaçi qui a organisé la purification ethnique du Kosovo. Thaçi et l'UCK dont les crimes ne pouvaient être ignorés par la tutelle occidentale et le "bon docteur" qui fut sa première tête.

Ce Kosovo qui est aujourd'hui le centre européen de tous les trafics : êtres humains, armes, drogues, cigarettes... Ce Kosovo qui abritait, il y a peu encore, comme la Bosnie et l'Albanie, des camps d'entraînement formant les djihadistes des Balkans avant leur envoi en Syrie et en Irak. Ce Kosovo qui, avec l'Albanie, l'ARYM et sa minorité albanophone, la Bosnie, sont des alliés de l'islamo-fasciste Erdogan dans sa politique néo-ottomane de "reconquête" des Balkans à travers des minorités islamiques qui étaient traditionnellement adeptes d'un Islam modéré, syncrétique, peu observant et qui, depuis plusieurs décennies, sont systématiquement radicalisées grâce à l'argent et aux prêcheurs saoudiens, qataris... turcs.

La deuxième différence, c'est que les médias, au temps de Munich, n'avaient pas l'énorme poids qu'ils ont aujourd'hui dans l'opinion. Munichois, ils l'étaient en majorité ; ils le sont aujourd'hui en totalité, et se font, sans complexe (comme le montre le culte de la personnalité macronienne qui atteint ces jours-ci des sommets d'absurdité dignes des régimes totalitaires - ce qu'est en réalité, et nonobstant les formes, l'Union européenne - des chèvres indiennes s'inclinant devant le couple présidentiel dans Match, à Macron représenté en demi-dieu par VSD...), les vecteurs d'une propagande écrasante qui choisit ce qui doit indigner le lecteur ou l'auditeur (le "boucher de Damas" mais pas le "boucher d'Ankara", les "privilèges" des agents de la SNCF mais pas ceux des "premiers de cordée" défiscalisés, toujours plus riches, le méchant Poutine mais pas notre allié Erdogan qui emprisonne, torture, fait condamner à des centaines d'années de prison, professeurs, journalistes, avocats, anciens juges, policiers, militaires...), qui escamote, euphémise, fait silence sur ce qui gêne le discours officiel.

La troisième différence, c'est que les impôts des Français ne finançaient pas Hitler, alors qu'ils financent Erdogan ; et que la Turquie, imperturbablement, continue à être considérée par l'UE comme un Etat légitimement candidat, négociant son adhésion.