Si je ne me félicite pas de la préemption (et non de la nationalisation comme certains se plaisent à le dire, alors que le ministre a précisé qu'il n'employait pas le mot de préemption au hasard) de STX, c'est que je ne suis pas encore certain que tout cela soit autre chose que de la gesticulation.

Si cette intention annoncée à grand renfort de coup de clairons trouve une traduction REELLE, alors je n'hésiterai pas à dire que ce président et ce gouvernement que je conchie ont eu raison et ont bien fait. Mais je me souviens de Florange et d'un Macron qui s'opposa à la nationalisation sauvetage d'un instrument industriel capital voulue par Montebourg. Et je vois dans le même temps qu'on se prépare à privatiser les aéroports de Paris. Et je sais aussi qu'il faut faire diversion sur le mauvais coup, qui ne passe pas, asséné à la défense de la nation.

Alors ? Alors on verra si cette intention affichée va au bout. Ou bien s'il ne s'agit que de moulinets destinés à brasser l'air estival pendant dix jours pour finir par dire que, grâce à cette fermeté, on a obtenu des concessions qui n'en seront pas et qui légitimeront, au nom de l'idéal européen appelé à la rescousse, le bradage.

Je connais trop l'air grec de cette chanson-là : mimer la résistance pour faire croire qu'on résiste et tout lâcher en disant que ç'aurait été pire si on n'avait pas résisté.

Qu'on me permette donc d'attendre un peu avant de féliciter une équipe qui ne se distingue que par la trahison des intérêts de la nation depuis qu'elle est au pouvoir.