Le 4 mai dernier est sorti en librairie mon nouveau roman, Tigrane l'Arménien, et le jeudi 18 est parue, en page 4 du Monde des livres (daté du 19) consacré à la Grèce et aux écrivains présents à la Comédie du livre de Montpellier, une superbe critique - doublement heureux, parce qu'un pareil papier ne peut qu'émouvoir profondément un écrivain qui met tout son coeur dans ses livres (j'en tremblais d'émotion en le lisant), et parce que ce papier est signé par Philippe-Jean Catinchi pour qui j'ai la plus grande estime.

Puis je suis parti pour Romans, où une assistance nombreuse, attentive et réactive était fidèle au rendez-vous de ma troisième conférence de l'année (après une première sur les conditions de l'indépendance grecque, et une deuxième sur la construction territoriale de l'Etat grec) sur le thème : "La Grèce en 2017 : Etat souverain ou protectorat européen ?"

Thème d'actualité s'il en est , puisque dans la nuit précédente le Parlement grec avait voté un nouveau train de mesures exigées par "l'Europe", c'est-à-dire par l'Allemagne, et qu'on apprend ce soir - sans aucune surprise pour ma part : seuls les idiots pouvaient croire le contraire - que "l'Europe", c'est-à-dire l'Allemagne ( qui exige désormais ouvertement la nomination d'un Allemand à la tête de la BCE comme successeur de Draghi. Les réorienteurs de "l'Europe, qui ont cru à la campagne publicitaire pour la lessive Macron, comme les castors qui se sont laissés avoir à la grosse intox du "il faut faire barrage à..." en sont/seront pour leurs frais... et pour les nôtres. Mais là non plus aucune surprise pour moi ; dans mes 30 bonnes raisons pour sortir de l'Europe, j'écris ainsi : "Manifestement, les libertés que le président de la BCE a prises avec les dogmes ordolibéraux ont mis à mal le respect ordolibéralement sacro-saint de la banque centrale ! Draghi a beau avoir organisé de main de maître l’étouffement financier de la Grèce afin d’amener à résipiscence son gouvernement, les politiques qu’il a mises en œuvre pour « sauver l’euro », c’est-à-dire pour prolonger au-delà du raisonnable la vie de cette monnaie absurde et la descente aux enfers des peuples qu’elle tue, marquent sans doute la limite de ce qui est acceptable en Allemagne. Elles ne servent d’ailleurs à rien puisque les flots de liquidités déversés ne le sont pas sur les salariés/consommateurs, ce qui aurait un impact sur l’économie réelle et la croissance, mais sur les banques qui les utilisent pour leurs spéculations, jusqu’à l’éclatement de la prochaine bulle boursière. Et l’on peut gager qu’il faudra au successeur de Draghi plus qu’un casque à pointe décerné par Bild pour être adoubé par Berlin, qu’il lui faudra présenter de très sérieux brevets garantissant le retour, coûte que coûte, à l’orthodoxie la plus obtuse."

Ensuite, ce fut Montpellier et une salle comble, dans un très beau lieu - le Gazette café - pour un dialogue avec Catherine Pont-Humbert (merci à elle pour sa lecture et ses questions) autour de La Grèce et les Balkans. Il y eut encore un entretien sur la radio locale Aviva, principalement autour des 30 bonnes raisons et accessoirement sur Tigrane, des rencontres avec les amis de l'association montpelliéraine de solidarité avec le peuple grec auxquels j'étais venu apporter mon concours en mars par une conférence dans le cadre de leur collecte de fonds pour les associations grecques (et la coopérative Viome) qu'ils aident, avec un ami Facebook matérialisé, une lectrice assidue de ce blog, avec Philippe Menut, le réalisateur de l'indispensable film La tourmente grecque, avec deux chercheuses qui travaillent sur la Grèce et m'ont fait un grand plaisir en me disant que La Grèce et les Balkans leur avait été bien utile...

Ce fut aussi l'occasion de retrouver mes amis et éditeurs d'H&O, Henri et Olivier, Loïc Marcou (le traducteur de L'Ultime Humiliation de Rhéa Galanaki que j'ai chroniqué sur ce blog et qu'il faut lire) ou Petros Markaris, de faire la connaissance de Christos Ikonomou (il faut également lire son Ca va aller, tu vas voir paru en grec en 2010 ; son Le salut viendra de la mer, qui vient de sortir en français, je me le garde pour Nisyros cet été).

Un peu fatigué au retour, mais content - aussi parce que j'ai beaucoup signé : je n'avais plus de Tigrane le dimanche à midi...

Enfin, toujours dans mon actualité, je signale aux lecteurs de ce blog qui voudraient se le procurer que je serai...