En ce jour béni où un Sauveur nous a été donné, la presse française aura atteint des sommets de servilité restés jusque-là inexplorés. Ils jouissent sans entrave ni retenue. A part Ceaucescu, je ne vois pas trop qui aura été l'objet d'une adulation plus unanimement libre de toute pudeur... Bref, notre Etoile polaire, notre Danube de la pensée, notre Génie des Carpates à nous est désormais à l'oeuvre. Alleluia !

Todd, dans un de ses éclairs de génie humoristique, avait parlé du hollandisme révolutionnaire. Je me demande si le jeune gandin, par fatuité, suffisance et sottise (j'aime beaucoup ce mot de mon Général à propos de Beuve Méry : "qu'est-ce qu'il est intelligent, mais qu'est-ce qu'il est con !"), que l'obséquiosité médiatique poussée au degré d'une société totalitaire ne peut qu'exalter, ne serait pas capable de faire péter le bastringue français et européen... Ce qui attesterait, du coup, un macronisme révolutionnaire... et me ferait regretter de n'avoir point voté pour lui.

En attendant, demain, notre Danube de la pensée à nous ira faire hommage à la chancelière du Reich, point d'orgue et final des festivités de l'avènement du gouverneur de sa province française - en allemand, on dit Gauleiter. Demain, il fera le voyage à Berlin, sous les vivats d'une intelligentsia fascinée par l'Allemagne depuis 1870. Qu'il y reste ! ai-je pour ma part envie de crier. Hélas, le chemin jusqu'à Sigmaringen est encore long.

Avec Pétain, nous avions eu la soumission aigre et moralisatrice ; avec Sarko, nous avons eu la soumission hystérique ; avec Hollande, nous sortons de la soumission honteuse ; avec notre Etoile polaire à nous, nous aurons la soumission heureuse, sereine et assumée. On n'arrête décidément as le progrès !