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Commentaires

1. Le lundi 24 avril 2017 à 14:17, par JDM

Bonjour,
Je vais, pour une fois, tirer argument de ce qui n'en est pas un, du moins à mon échelle, c'est à dire mon âge.
Depuis 50 ans, c'est à dire depuis que je milite à gauche, avec des syndicalistes, des militants politiques, des migrants, j'ai pris l'habitude de constater que les gouvernements, dont aucun sous l'autorité d'une Le Pen ou de son équivalence, n'ont jamais été avares de horions pour ceux qui les contestaient. Que ce soit le 21 octobre 1961 à Paris, ou le 5 mai 1988 à Ouvéa, longue est la trainée du sang de ceux qui ont voulu autre chose que ce qu'on leur proposait : métro, boulot, dodo, et silence dans les rangs.
Par ailleurs, si le FHaine et sa présidente sont vraiment ce qu'on dit désormais qu'ils sont, qu'ont donc attendu les gouvernements de gauche comme de droite pour s'en débarrasser, pour dissoudre ce parti dont le président Jacques Chirac disait qu'il était "raciste, xénophobe et antisémite". Notre Constitution, et toute notre jurisprudence le permettaient pourtant.
Quant à la position de la FI, ou de certains de ses membres ou de ses dirigeants, et de son principal en particulier, elle sera dictée par autre chose que des réactions épidermiques, voire des calculs qui ne sont pas exempts de bassesses. N'insistons pas sur ce qui s'est passé dans certains cénacles où on trouve souvent beaucoup plus d'appelés que d'élus.

Pour ma part, ayant vécu la manœuvre de 1986 (un bon paquet de députés FHaine grâce à la proportionnelle - décision de François Mitterrand), celles de 2002 qui permit à Jacques Chirac d'être élu avec un score soviétique, ou de 2007 où Nicolas Sarkozy siphonna sans états d'âme les voix de l'extrême-droite, ou de 2017 où la "stratégie Hollande" (se retrouver seul face à Marine le Pen pour se faire élire "à la Chirac"), ayant donc vécu cette longue série d'événements qui n'ont pour but que de maintenir au pouvoir les mêmes 500, ou 5.000, ou peut-être 50.000 dirigeants qui font le bonheur des possédants (et vice versa), et le malheur des pauvres (qui sont officiellement aujourd'hui 15% de la population française), je me refuse à cautionner une opération qui pérennise un état de fait que je condamne absolument.
Alors, en effet, Marine Le Pen peut arriver au pouvoir. La belle affaire ! Est-elle moins française que nous, est-elle moins digne, même mise en examen et "présumée innocente", que tous les fraudeurs fiscaux que nous croisons quotidiennement, est-elle moins bonne mère de famille, est-elle moins bonne avocate... est-elle moins que les autres digne de nous représenter ?
Marine Le Pen au pouvoir, c'est ce miroir qui nous est tendu et qui nous renvoie de nous une image qui nous fait honte.
A qui la faute ?

2. Le mardi 25 avril 2017 à 20:06, par MARIE

NO PROBLEM ! Il a dit qu'il gouvernerait par ordonnances, comme à l'époque des Rois. D'ailleurs il a dit aussi que le problème des Français c'était qu'ils avaient guillotiné Louis XVI.

3. Le mardi 25 avril 2017 à 22:59, par Olivier Delorme

Non Marie. La Constitution prévoit en effet la possibilité pour le gouvernement de prendre des textes de lois par ordonnance pour accélérer la procédure. Mais ces ordonnances ne sont nullement édictées par le président de la République qui, dans la Ve République (celle-ci n'est pas une "monarchie présidentielle" comme on on l'entend bêtement répéter à tout propos, mais un régime parlementaire dit rationalisé), mais prise par le gouvernement qui, pour cela, doit 1/ avoir obtenu un vote de confiance de l'Assemblée nationale à son entrée en fonction, 2/ faire voter une loi d'habilitation à prendre des ordonnances dans un domaine particulier 3/ faire ratifier les ordonnances prises dans un délai maximal faute de quoi elles deviennent automatiquement caduques. Autrement dit, on ne peut légiférer par ordonnance s'il n'y a pas une majorité qui vous y autorise a priori et qui valide ces ordonnances a posteriori. Si Macron n'a pas de majorité, son Premier ministre (car ce n'est pas le président mais le gouvernement qui obtient de l'Assemblée le droit de légiférer par ordonnance) ne pourra pas légiférer par ordonnances.

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