En Bulgarie le candidat à la présidence de la République soutenu par l'opposition socialiste, Roumen Radev, l'a emporté très largement hier.

Général de l'armée de l'air, il a pris des positions hostiles aux sanctions contre la Russie et affirmé que la Crimée est russe.

Il bat avec près de 60 % des voix la candidate du GERB, parti au pouvoir de l'autoritaire, libéral, très lié aux mafias et pro-européen Borissov, revenu en novembre 2014 à la tête d'un fragile gouvernement de coalition après avoir été déjà Premier ministre de 2009 à mars 2013.

Et du coup, Borissov a annoncé sa démission.

Borissov est un archétype des "élites" postcommunistes corrompues, ancien garde du corps et patron d'une agence de sécurité devenu chef de la police lorsque l'ancien roi Siméon de Saxe-Cobourg (rebaptisé pour l'occasion Saxecobourkovski) a gagné les élections en 2001 avec une bande de jeunes loups de la finance autour de lui.... le temps de se faire "restituer" une grande partie des propriétés foncières de l'ancienne famille régnante nationalisées par les communistes. Puis Borissov a été intégré aux "élites" européennes, et notamment au PPE (les conservateurs européens), moyennant l'application des injonctions européennes en politique économique... ce qui fait de la Bulgarie aujourd'hui un pays économiquement sinistré, aux inégalités abyssales, à l'économie partiellement criminelle, que sa jeunesse a fui massivement, où l'espérance de vie recule et l'âge moyen de la population augmente... Bref : une vrai success story européenne !

Et encore un pays de l'UE en crise politique...

Hier également, la Moldavie - qui vit dans un état de tension permanente entre partisans d'une association à l'UE et partisans de l'Union économique eurasiatique - vient d'élire un président proche de Moscou à plus de 55 %.

Décidément, rien ne va plus pour Bruxelles et sa "stratégie" d'agression antirusse... Si Trump, conscient que les Etats-Unis n'ont plus les moyens de leur politique impériale, amorce un dégagement de l'OTAN - principal élément de déstabilisation internationale depuis les années 1990 et qui aurait dû disparaître en même temps que le danger soviétique qu'elle était censée contenir, si son principal objectif n'avait pas été l'intégration de l'Europe dans l'Empire américain -, comme il l'a laissé prévoir durant la campagne, je ne donne pas cher de la survie politique des oligarques corrompus et nazillons de Kiev, installés à la faveur d'une révolution, ou d'un coup d'Etat maquillé en révolution, téléguidée naguère de Washington (et l'actuel ambassadeur américain à Athènes...) avec le gracieux concours de Bruxelles, de Berlin et bien sûr de Paris, désormais à la remorque des deux patrons... et bien embêté quand ils ne sont pas d'accord !

Sur les élections américaines, il faut en outre écouter ce qui a été dit de plus intelligent de ce côté de l'Atlantique, avant même que soient connus les résultats... brillante conférence d'Emmanuel Todd qui, comme d'habitude, ne s'arrête pas à l'écume des choses mais dégage les logiques profondes à l'oeuvre. Ca change de l'hystérie médiatique et surtout ça permet de comprendre !