Hier soir nous étions dans un coin perdu sans réseau Internet... Loutra Pozar, au nord d'Edessa, au pied des montagnes qui font frontière avec l'ARYM, à un endroit où l'eau chaude jaillit de partout et se jette dans un torrent au milieu des sapins, des platanes... Tremper dans l'eau chaude puis aller se prendre une douche froide sous la cataracte du torrent... Ainsi avons-nous fêté le Brexit !

Le soir au resto où nous étions seuls à dîné, sans que nous n'ayons rien sollicité, après avoir pris la commande ; "Nous autres, Grecs, aujourd'hui nous sommes heureux ! Les Anglais ont voté contre l'Europe et vont s'en aller, c'est le début d'un pull qu'on détricote. Cette Europe c'est le pouvoir de l'Allemagne et rien d'autre. Nous on ne refuse pas de payer mais il ne veulent pas nous faire payer, ils veulent nous tuer. Les Allemands ont provoqué deux guerres mondiales et les ont perdues et maintenant ils prennent leur revanche ! Les Allemands n'ont pas changé, mais ce qu'on ne comprend pas, nous, c'est que la France, le pays de la liberté, les laisse imposer leur loi. Si la France disait Non; ils ne pourraient pas imposer leur loi."

Que lui répondre ? Sinon que j'étais d'accord sur tout et que j'avais honte de mon pays. Et que j'étais aussi heureux que lui du Brexit et que je pensais aussi qu'il fallait que nous continuions le détricotage...

Et puis j'ai dit que les Grecs eux aussi avaient eu le courage l'an dernier, avec leur référendum... Il a eu un sourire mi-ironique, mi-douloureux : "Notre référendum !... "Ils" se sont bien payé notre tête avec le référendum."