Comme ailleurs en Europe, la gauche se révélant incapable d'agir sur l'économique et le social - domaine prédéterminé par les traités européens, l'euro et le néo-impérialisme allemand -, son action modernisatrice se replie vers le sociétal.

Syriza ne fait pas exception à la règle.

En l'occurrence on ne saurait que s'en réjouir pour les couples de même sexe qui, jusqu'alors ne disposaient d'aucun cadre, d'aucune reconnaissance, d'aucune protection.

L'union civile a en effet été adoptée, peu après minuit cette nuit, lors d'un vote par appel nominal et à une majorité bien plus large que celle dont dispose le gouvernement puisque, malgré les protestations de certains secteurs conservateurs de l'Eglise.

27 députés de la Nouvelle Démocratie, dont les anciens Premiers ministre Karamanlis et Samaras, ainsi que Meimarakis, leader au dernières élections et arrivé en tête aux élections internes de dimanche dernier pour la présidence du parti, avec 40 % des voix, ne sont pas venus participer au vote. C'est aussi le cas de Panos Kamménos, ministre de la Défense et président des Grecs indépendants, membres de la majorité, mais qui avait averti qu'il ne voterait pas pour certains des projets sociétaux de Syriza, dont celui-là. Il est cependant à remarqué que, revendiquant sa proximité avec l'Eglise, Kamménos a préféré ne pas voter, tandis que ses députés se divisaient.

55 ont voté contre :29 ND, les députés présents d'Aube dorée et du KKE (Parti communiste), ainsi que six Grecs indépendants, membres de la majorité, mais leur .

194 ont voté pour : les députés présents de Syriza (plusieurs membres étaient absents dont le vice-président du gouvernement Dragasakis et un ministre adjoint), du PASOK (mais sa présidente était absente) et de ses alliés, de Potami, Union des centres ainsi que 19 députés ND et 3 Grecs indépendants.

C'est un beau Noël pour toutes les lesbiennes et tous les homosexuels du pays, et c'est incontestablement un point positif à porter à l'actif du gouvernement Tsipras... même si, par ailleurs, comme chaque année depuis au moins trois ans, tout Athènes sent le bois brûlé, parce que trop de gens ne peuvent plus se chauffer au fuel, au gaz ou à l'électricité, même si par ailleurs, chaque jour qui passe aggrave la situation économique et la crise humanitaire... dont les lesbiennes et les homosexuels sont aussi victimes que les autres.