Je me rappelle la belle époque où les communistes défendaient que, s'il y avait encore quelques problèmes mineurs en URSS, c'est qu'on n'avait pas fait assez de ce qu'ils appelaient le communisme.

Eh bien voilà, si les électeurs s'abstiennent, votent blanc ou FN, ce n'est pas qu'ils sont contre les politiques germano-européennes qui détruisent l'Etat social et vident de tout sens la démocratie, ce n'est pas parce qu'on précarise, qu'on appauvrit, qu'on libéralise, qu'on fait de la déflation... c'est qu'ils pensent qu'il faut plus de politiques germano-européennes, moins d'Etat social et de démocratie, plus de précarité, plus d'appauvrissement, plus de libéralisation, plus de déflation. Si le FN monte depuis 30 ans ce n'est pas que les politiques qu'on met en oeuvre depuis 30 ans sont erronées, qu'elles échouent et nous enferment dans une tragique impasse économique, sociale, démocratique. C'est simplement qu'on n'en a pas fait assez !

Conséquence logique : puisque le PS, l'ex-UMP et le fantomatique centre voient leur base électorale se réduire inexorablement, comme peau de chagrin, et que bientôt plus aucun des trois ne sera en mesure de gouverner sans les deux autres, il faut faire un grand parti où ils seront tous.

Dès hier, Moscovici a joué les mères maquerelles ; puis, ce matin, la pimpante et sémillante Raffarin est sortie du bois en faisant des avances ouvertes, immédiatement reprises au vol (et au tweet : ça n'a rien d'autre à faire que de tweeter un premier ministre de la République française ???) par Manu, le mâle dominant. Et les centristes en jouissent déjà...

Il n'y a donc plus guère de doute : l'heure de la grande partouze dénommée union nationale, à l'italienne, à la grecque ou à l'allemande, approche !

Pour le plus grand profit de qui ? je vous le donne en mille !

Cela dit, dans cette triste époque, il y a aussi parfois des moments réjouissants.

Ainsi de la déclaration du ci-devant sénateur Gérard Longuet, qui n'a jamais vécu que de prébendes, de cumuls et de fonctions qui ne constituent en rien un métier, Gérard Longuet qui n'a jamais brillé ni par sa gestion de la Lorraine, ni par ses réussites ou sa clairvoyance dans ses fonctions ministérielles, Gérard Longuet qui n'a jamais rien "produit" et qui s'illustre surtout pour avoir fait le coup de poing avec Occident, mettant le chômage sur le compte du fait que "Les Français ont un poil de la main". La Caste faillie dans toute son inconscience, toute son inconsistance et toute sa morgue... Il y a des moments où ces privilégiés vous rappellent furieusement 1788.

Ainsi du poignard planté ce jour dans le dos du Chef.

"Tu quoque mi Estrosi"...

Et on n'est qu'aux ides de décembre ; c'est vous dire où on en sera à celles de mars !

M'est avis qu'à l'ex-UMP, le nombre va grandir de ceux qui, en attendant ce qu'ils imaginent être leur "tour", préféreront à l'Elysée une vieille pantoufle usée de 71 ans, (pur produit de la caste faillie, calamiteux Premier ministre qui mit le pays à l'arrêt en 1995 et calamiteux ministre des Affaires étrangères, coresponsables de la calamiteuse équipée libyenne comme du refus de dialoguer avec la Syrie, quand il était encore temps d'éviter la catastrophe en Syrie, pivot du système chiraquien corrompu, naguère condamné pour prise illégale d'intérêts... et qui présente donc toutes les qualités pour devenir chef de l'Etat), parce qu'ils espèrent que la vieille pantoufle ne sera ni trop remuante ni surtout trop vindicative, plutôt qu'un psychopathe agité, incliné à l'autocratie, haineux et prêt à écraser tout ce qui dépasse ou à accrocher son prochain à un croc de boucher...