Ca branle dans le manche !

Par Olivier Delorme, lundi 24 août 2015 à 16:57 :: Nouvelles de Grèce réenchaînée :: #609 :: rss

Il semble que de nombreuses cellules de base Syriza refusent de suivre et passent à l'UP. Je n'ai pas de nouvelles, mais je parierais que c'est le cas de celle de Nisyros... je saurai bientôt et voilà que...

Par ailleurs, on apprend aujourd'hui que Tasos Koronakis, le secrétaire général de Syriza vient de démissionner.

Issu du "groupe des 53" (comme le ministre des Finances Tsakalotos) qui se plaçait à gauche du bloc majoritaire de la motion Tsipras, insistant sur le maintien d'une ligne de gauche radicale et sur le rejet de la tentation d'un discours plus modéré, censé attirer un électorat de centre-gauche, mais à droite de la Plateforme. Opposé au mémorandum, il se dit en désaccord avec la ligne du parti, l'absence d'analyse et d'autocritique de l'action gouvernementale des six derniers mois et l'absence de réflexion sur un nouveau programme.

Il condamne également la conduite personnelle des opérations électorales par Tsipras, en dehors des organes compétents du parti (la Conférence spéciale) contrairement à ses engagements. Il accuse le Premier ministre de mettre en place une stratégie de défaite à gauche, mais est également très critique envers l'UP...

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Commentaires

1. Le mardi 25 août 2015 à 10:05, par michel60

Merci pour ces informations .. que l'on ne trouve nulle par ailleurs ( à ma connaissance) et qui donnent un peu d'espoir
Qu'est ce qui sépare Koronakis de l'UP? Varouf ne rejoindra pas l'UP et ne sais pas si il se présentera aux prochaines élections? Qu'en est il de Zoé?

2. Le mardi 25 août 2015 à 10:37, par Olivier Delorme

Dans le cas de Koranakis, il doit faire (à 40 ans) son service militaire à partir du 2 septembre, la ND ayant révélé il y a quelques semaines qu'il y avait échappé en donnant une fausse adresse qui avait empêché que la convocation lui parvienne à l'âge où il devait le faire... rallier l'UP maintenant n'était pas forcément facile et n'aurait peut-être pas été très productif... Mais manifestement, il y a une partie des cadres et élus qui condamnent l'orientation du gouvernement sans vouloir sauter le pas de quitter Syriza. Je pense qu'il s'agit en partie de questions personnelles, de fidélités, de recul devant la rupture... Je lisais hier que des élus Syriza qui ont voté le mémorandum refusent de se représenter, plutôt que d'accepter l'investiture Syriza ou de rejoindre l'UP. Je pense qu'on ne prend pas la mesure, ici, du désabusement - peut-être plus encore que de la colère - qu'a provoqué la capitulation de Tsipras. Pour Varoufakis, vous avez pu lire comme moi la totale incohérence de ses propos. Après ce qu'il a vécu, il continue ses invocations absolument vides de sens à une réforme de l'Europe et de l'euro. Alors même qu'il a fait l'expérience qu'elle était parfaitement impossible. Il continue à dire qu'il fallait rejeter le mémorandum sans sortir de l'euro, ce qui est une position théorique qui ne résiste pas aux faits... mais qui donne aussi peut-être la clé de la situation actuelle de Syriza : la paralysie intellectuelle du groupe dirigeant, Varoufakis compris, même seulement à envisager une autre solution. Ce qui, quelle que soit la qualité des hommes, puisque la Grèce est un pays pauvre et l'Allemagne un grand pays riche qui a dicté ses conditions à la monnaie unique, dès Maastricht, et qui n'y reviendra pas, conduira toujours les gens qui refusent à prendre en compte cette donnée de base à se retrouver dans la situation de Papandréou en 2010 ou de Tsipras en 2015. Pour moi, cet aveuglement est proprement stupéfiant. Bien sûr on peut continuer à s'illusionner en parlant de tactique. Mais dans la situation d'aujourd'hui qui, à mes yeux, est celle de l'Europe en 1938-1039, on n'a plus besoin de tactiques et d'habiles, on a besoins de gens courageux, qui disent sans détour la vérité : l'euro est un instrument de soumission et de destruction de l'économie des plus pauvres, de destruction de l'Etat social et de la démocratie, il y a des risques à en sortir mais il y en a davantage à y rester, il faudra se serrer les coudes pour repartir et la sortie n'est pas une fin en soi, mais elle est une condition absolument nécessaire à une "autre politique". Même si elle n'est pas une condition suffisante. A mes yeux, désormais, quiconque ne dit pas cela est un gugusse ou un cynique qui sait que le discours de réforme qu'il tient n'est que du vent. Je pense que Varoufakis entend désormais jouer le rôle de l'intellectuel qui commente le match et délivre - souvent - des oracles à la presse, plutôt que de joueur sur le terrain. Cela dit, avec les coups qu'il a pris et la vie qu'il a eue durant cinq mois, on peut le comprendre ! Pour Zoé, son principal collaborateur a déjà rallié l'UP. Manifestement, elle entend rester présidente de la Vouli jusqu'à la dissolution officielle de celle-ci : elle a convoqué Stournaras, ancien ministre des Finances de Samaras et gouverneur de la Banque de Grèce pour la 3e fois devant la Commission de transparence, convocation qu'il a déjà ignorée deux fois. Elle a déclaré qu'elle ne "fermerait pas" la Vouli tant qu'il ne serait pas venu... Pour l'instant et tant qu'elle est dans cette position institutionnelle, elle ne peut pas changer de parti, mais les indiscrétions se multiplient depuis 24h00 pour dire que, dès que la dissolution sera prononcée, elle ralliera l'UP... peut-être pour prendre la tête de la liste des députés nationaux du parti (une partie des députés est élue par "nomos", département, et une partie au niveau national), on verra ! Enfin, Glézos a fait, hier, une déclaration très dure pour Tsipras...

3. Le mardi 25 août 2015 à 12:17, par Olivier Delorme

Zoé ne sera pas à la tête de la liste nationale, puisque l'UP vient de désigner un dessinateur satirique Stathis Stavropoulos pour diriger cette liste.

4. Le mardi 25 août 2015 à 13:05, par christian pihet

Selon le Bild (peu fiable) le plus récent des sondages donnerait 28 % à Syriza, 25 % à la ND, près de 10 % à Aube dorée, autour de 9 à To Potami, 8 pour UP et 5 au KKE. Les autres partis seraient autour de la barre des 3%.
On pourrait penser qu'une accentuation de cette tendance mette en tête la ND, ce qui lui ferait empocher la prime de 50 députés et lui permettrait d'envisager une coalition avec To Potami.
Hypothèse vue plutôt favorablement par le Bild.
Tout semble donc ouvert aux yeux de Berlin, y compris le retour de la Nouvelle Démocratie.

5. Le mardi 25 août 2015 à 13:12, par christian pihet

correctif: je suis revenu à la source du sondage car mes chiffres étaient seulement de mémoire, voici donc ce qui apparait dans le Bild : Aube dorée seulement 5,3, le KKE 4,5 et apparition d'une union du centre (DIMAR?) à 4 %; ANEL et PASOK sous la barre.
www.bild.de/politik/ausla...

6. Le mardi 25 août 2015 à 13:43, par FDS

www.eiris.eu/index.php?op...

> Stathis Stavropoulos (Stathis)

Son style a une dimension tragi-comique.
Né en 1955 dans le Peloponnèse, il étudie les Sciences Politiques et la mise en scène et publie ses premiers dessins en 1981 dans le journal communiste Risospastis.
De 1991 à 2001 il collabore à Ta Néa et ensuite à Elefthérotypia. Il a effectué l’illustration d’un grand nombre de livres et a collaboré avec plusieurs maisons d’édition. 20 albums (1 bande dessinée, 3 avec dessins sans paroles).
Aux élections de 2004 il est inscrit sur la liste du parti communiste, appelé SYN (Synaspismos). Membre du parti communiste de 1974 à 1991.

> Décodage des mensonges du beau et grand communicant Tsipras :

www.tlaxcala-int.org/arti...

> Quand Zoe Konstantopoulou retrouvera une certaine liberté de parole, ça va lui faire tout drôle au père Tsipras...

et à d'autres aussi !

Vote d'adhésion + Vote de colère + vote de rejet + révolte par les urnes !!!!

Et pourquoi pas un parti comme Unité Populaire au pouvoir, avec comme allié le KKE ?

7. Le mardi 25 août 2015 à 15:51, par Olivier Delorme

Oui Christian, je l'avais donné hier sur ma page Facebook et choisi de ne pas le répercuter ici, parce que c'est Bild et parce qu'il ne me paraissait pas fondamentalement crédible... J'avais ajouté le commentaire suivant : 28 % pour Syriza ça ne donne pas plus de 125 sièges et autour de 70 pour la ND à 25 %, 26-27 pour les 9% de Potami... ça fait une majorité de 150-151... Probablement nécessaire d'avoir l'appoint de l'Union du Centre qui en aurait 6 ou 7... Ca fait du ric-rac et m'est avis que si ça arrivait à se monter ça ne tiendrait pas au premier coup de vent ! Et puis Tsipras a dit hier qu'il refuserait les alliances à droite. Donc probablement une chambre ingouvernable comme je le dis depuis quelques jours.

8. Le mardi 25 août 2015 à 15:52, par Olivier Delorme

Sur la démission de Koronakis, voici un lien en français : http://www.lecourrier.ch/132176/le_secretaire_general_de_syriza_claque_la_porte

9. Le mardi 25 août 2015 à 15:54, par Olivier Delorme

Soutien du KKE... on peut toujours "rêver", mais je n'y crois guère...

10. Le mardi 25 août 2015 à 16:15, par Olivier Delorme

Pour Zoé, To Pontiki avance qu'elle annoncera son adhésion à l'UP sitôt que les élections seront proclamées. http://www.topontiki.gr/article/140335/i-zoi-konstantopoyloy-proshorei-sti-laiki-enotita-amesos-meta-tin-prokiryxi-ton

11. Le mardi 25 août 2015 à 19:11, par Olivier Delorme

Et voilà pour le KKE, c'est plié... Il ne fallait pas croire au petit Jésus soviétique, il a publié une déclaration dans laquelle on trouve le passage suivant : "Dans le même temps, le système politique bourgeois, afin de limiter et de contrôler tout changement radical dans la conscience du peuple qui pourrait être provoqué par la mise en lumière du rôle de SYRIZA, continue à fabriquer de nouveaux partis. Un tel parti, intitulé « Laiki Enotita » (Unité Populaire) a été créé par des députés et d'anciens ministres de SYRIZA. Ces forces, qui étaient actives en tant que « Plateforme de gauche » à l'intérieur de SYRIZA, portent une lourde responsabilité dans la déception du peuple. Ils ont participé, comme ministres mêmes, à la mise en oeuvre des lois anti-populaires précédentes. Ils ont participé activement à la tentative durant la période précédente de faire croire au peuple qu'il y avait une solution alternative en sa faveur à l'intérieur des murs de l'UE, et ont accepté l'accord anti-populaire signé par le gouvernement SYRIZA-ANEL avec la Troïka le 20 février, avec la proposition de 47 pages soumise par SYRIZA à l'UE etc. Maintenant que les illusions entretenues par SYRIZA ont été cabossées, ces forces font la promotion du retour à la monnaie nationale comme une solution pour le peuple, combinée avec d'autres mesures pour la gestion du système. Ils agissent comme une « protection » contre la radicalisation du peuple, en cherchant à piéger le peuple à l'intérieur du mode de développement capitaliste." Il se sortiront pas du bunker.

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