Une dépêche Reuters, reproduite ci-dessous, annonce le refus de Berlin de la prolongation de l'aide à la Grèce.

La fin de l'euro, que j'ai maintes fois annoncée ici comme inéluctable et désirable, dont j'ai maintes fois écrit qu'elle serait le fait de l'Allemagne, et dont j'ai maintes fois écrit aussi que, faute d'une lucidité de nos dirigeants aveuglés par l'idéologie eurolâtre, elle ne se passerait pas, comme c'était souhaitable, de manière négociée, à froid, mais par une explosion en vol... tout cela approche à grands pas.

La réalité c'est que l'euro n'est pas viable sans des transferts massifs du centre riche vers les périphéries pauvres, comme ils ont lieu entre les régions de Paris ou Toulouse, vers la Corse ou la Haute Saône, Et que l'Allemagne ne consentira jamais à ces transferts. C'est pour cela qu'elle n'attendait que l'occasion de faire sauter l'euro et qu'elle va faire porter le chapeau aux Grecs alors qu'elle est la principale responsable. Cela dit, l'euro est simplement une absurdité criminelle : il n'y a jamais eu et il n'aura jamais de monnaie sans Etat.

Merkel est bel et bien en train de sacrifier l'euro, qui n'est pas vivable sans les transferts auxquels l'Allemagne ne consentira pas et je suis certain que les deutschmarks sont déjà prêts à entrer en circulation.

J'espère que le gouvernement d'Athènes s'est préparé à cette éventualité.

Je suis sûr - hélas ! - que les autorités françaises seront totalement prises au dépourvu.

BERLIN, 19 février (Reuters) - Le ministère allemand des Finances a rejeté la nouvelle proposition d'Athènes de prolongation de l'aide financière présentée jeudi, déclarant qu'elle ne remplissait pas les conditions fixées par les partenaires européens de la Grèce.

"La lettre d'Athènes ne constitue pas une proposition qui mène à une solution pertinente", a déclaré jeudi le porte-parole du ministère Martin Jäger dans un communiqué.

"En réalité elle s'oriente vers un financement relais, sans remplir les exigences du programme. La lettre ne respecte pas les critères convenus par l'Eurogroupe lundi."

L'euro a aggravé ses pertes et touché son plus bas niveau du jour, à 1,13595 dollar, en baisse de 0,3%, en réaction à cette information. (Noah Barkin et Madeline Chambers, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)