70 % pensent que Tsipras va réussir comme Premier ministre, 67% pensent qu'il était prêt pour gouverner.

Surtout, 33% des électeurs de droite pensent qu'il va réussir, ce qui montre la dimension de cette première semaine : le sursaut patriotique, le retour à la dignité impressionne (on verra la suite et s'il réussit à entraîner) un tiers du noyau dur resté fidèle à la droite dimanche dernier.

Je me rappelle en 2012, à Nisyros, un copain devenu responsable Syriza dans l'île où je vis trois ou quatre mois de l'année et le Dodécanèse qui, le jour où nous arrivions, celui des élections de juin, nous a dit : "Vous allez voir, on va leur montrer que nous ne sommes pas des rayas". Pour ceux qui ne connaissent pas : raya, c'est le troupeau, en turc, le terme qui servait à désigner les chrétiens dans l'Empire ottoman). Il avait juste quelques années d'avance, mais ce "den eimaste rayades" que j'ai encore dans l'oreille est la principale explication du vote Syriza/Grecs indépendants... Ce que les eurolâtres et les bonna âmes "de gauche" qui font la fine bouche ne veulent ou ne peuvent pas comprendre. C'est ce philotimo grec, si intraduisible, qui est à la fois amour-propre, honneur, respect de soi, fierté, crânerie, bravade... et à coup sûr incompréhensible pour les Hollande et les Merkel, les gnomes de Bruxelles ou les Quatremer, Couturier, Leparmentier, Guetta et autres chiens de garde de la soumission.

Lire ici une bonne analyse du scrutin de dimanche dernier et de l'explosion du vieux système politique qu'il traduit.