Hier, Juncker, le parrain de l'évasion fiscale en Europe, celui qui a tant contribué à creuser la dette grecque en permettant aux entreprises grecques de venir payer leurs impôts dans la grande lessiveuse à argent sale, de la fraude et du crime organisé, installée au coeur de l'Europe, avant de devenir président d'une Commission européenne sans la moindre légitimité démocratique a déclaré :

« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »

Ca va ? Vous avez compris cette fois ?

Dans le même temps, tous les chiens de garde de la presse se déchaîne : Tsipras le populiste, l'allié de la droite xénophobe (tiens, cela leur a échappé que les nazis d'Aube dorée étaient manipulés par le cabinet de leur chouchou Samaras, alors que Kamménos et ses Grecs indépendants sont l'équivalent de gaullistes sociaux, démocratiquement irréprochables), l'ultra orthodoxe (Premier ministre grec, depuis l'indépendance en 1830, à prêter un serment laïc et qui n'ira pas se faire adouber par le patriarche), le pro-slave (et hop ! une petite louche de racisme sans avoir l'air d'y toucher), le Pro-Poutine qui a des faiblesses pour le Kremlin héritées du stalinisme... bientôt l'ogre rouge au couteau entre les dents qui va venir dévorer les petits enfants luxembourgeois et allemands ! en attendant le trostko-maoïste et pour pourquoi pas le complot judéo-maçonnique ?

Les chiens de garde de la propagande germano-eurolâtre sont en train de perdre leurs nerfs : c'est bon signe !

Forcément, que dit Varoufakis, le Ministre Grec de l'Economie et des Finances, à Jeroen Dijsselbloem, le président néerlandais de l'Eurogroupe ?

« Nous ne reconnaissons pas la Troïka, il est inutile d'envoyer des inspecteurs à Athènes. Nous travaillons sur un nouvel accord qui s'appliquera à tous ».

C'est qu'il n'est plus question ici, comme l'écrivait hier, sur son blog, Jacques Sapir, de mesures sociales ou de symboles. Il est question de la récupération par les peuples, le grec en l'occurrence, de la souveraineté qui leur a été confisquée par les oligarques germano-européens. Alors forcément, comme vous le verrez sur la photo ci-après de Varoufakis, insulté par un Dijsselbloem qu'on suppose furibard, les oligarques n'aiment pas ça, mais pas du tout.

En réalité, l'affrontement avec les oligarques germano-allemands arrive inexorablement... ce dont j'ai toujours été persuadé, dès lors que Syriza gouvernerait pour le peuple, dès lors que Syriza ne trahirait pas d'entrée (comme l'ont fait Hollande et tous les autres socio-démocrates) les engagements pris la veille devant le peuple. Il n'y a plus de démocratie réelle en Europe, car ce qu'il est convenu d'appeler l'Europe est antidémocratique. Depuis toujours, elle n'a visé qu'un but : empêcher toute alternance des politiques en maintenant l'apparence de l'alternance des équipes.

Aussi, dès lors que l'alternance vise les politiques, et plus les hommes, l'Europe fera-t-elle tout pour éliminer ceux qui sont résolus à montrer, contrairement au TINA thatchérien, devenu Merkello-bruxellois, qu'il y a une alternative.