Hier, Juncker s'est énervé face aux eurodéputés qui ne sont nullement europhobes - être europhobe, ce serait avoir peur de l'Europe - mais hostiles à une Europe irréformable qui est chaque jour plus destructrice de richesses, d'emplois, de libertés, de démocratie, partout en Europe. "Cessez de m'insulter" leur a-t-il lancé. Mais comment pourrait-on ne pas insulter Juncker dès lors qu'on prononce son nom, puisque Juncker, synonyme d'évasion fiscale érigée en système, d'impunité de Clearstream, de soumission de la Res publica aux intérêts privés, de toutes les tares de cette Europe liberticide cheval de Troie et paravent du néolibéralisme et de la stratégie du choc imposée aux peuples, puisque Juncker est en soi une insulte ?

Aujourd'hui, Juncker, dont la nomination à la tête de la Commission européenne est en soi une insulte aux peuples européens, cette caricature d'oligarque dont la non-démission est une provocation à tous les honnêtes hommes, ce nomenklaturiste sans honneur, sans principes autre que le profit du petit nombre, sans conscience autre que celle du fric, ce grand ordonnateur de l'évasion fiscale qui prive les peuples et leurs Etats des moyens dont ils devraient disposer, a déployé un nouveau rideau de fumée, le énième soi-disant plan de relance européen depuis le "volet de croissance" qui a servi à Hollande à violer sa promesse, faite devant le peuple français, de renégocier le traité scélérat de discipline budgétaire signé par Sarkozy sous la schlag de Merkel.

Le problème, ce n'est pas un énième plan bidon qui reprend des mesures déjà budgettées pour produire un dérisoire effet d'annonce dont personne n'est plus dupe, un plan qui repose sur des montages financiers aussi compliqués que les structures européennes conçues pour que les peuples n'y comprennent rien, sur des emprunts aux banques qui ont ruiné l'Europe et vont se faire des c... en or grâce au Luxembourgeois qui a régné durant plus d'une décennie, comme ministre des Finances et Premier ministre, sur les finances pourries de cette grande lessiveuse d'argent du crime organisé et de la fraude au coeur de l'Europe, ce grand-duché Clearstream dont Juncker a mis tant d'énergie à protéger les malversations et à garantir l'immunité.

Les problèmes des peuples européens Merkel, Hollande, Barroso, ils s'appellent Juncker, ils s'appellent euro et Union européenne, qui érigent en dogmes le Marché, le libre-échange, la concurrence, une monnaie absurdement surévaluée ne correspondant qu'aux intérêts et aux contraintes de l'économie allemande, c'est à dire la guerre de tous contre tous, la destruction de l'Etat social, la pulvérisation du droit du travail, des classes moyennes, la privatisation de toutes les richesses nationales, des services publics, de la santé et de l'enseignement publics, ils s'appellent Union européenne et euro, irréformables parce qu'ils ont été conçus, depuis l'origine, pour servir à quoi ils servent : détruire la souveraineté populaire.

Détruire la souveraineté populaire, l'Etat social, la démocratie, c'est cela et ça n'est que cela, le plan Juncker.