Aujourd'hui, 28 octobre : jour du Non à l'ultimatum italien de 1940, qui débuta l'une des pages les plus glorieuses de l'histoire grecque. Attaquée par l'Italie fasciste depuis l'Albanie, l'armée grecque, mal préparée par le régime fasciste qui s'était installé à Athènes par un coup d'Etat en août 1936, l'armée grecque, inférieure en nombre et en équipement, résiste victorieusement et repousse l'agresseur loin à l'intérieur du territoire albanais.

C'est la première victoire de la 2e guerre mondiale contre un pays de l'Axe. C'est une victoire décisive dans le cours de la guerre puisqu'elle forcera Hitler à intervenir dans les Balkans au printemps 1941, les résistances grecque et yougoslave l'obligeant alors à retarder son offensive contre l'URSS. Quant à la résistance des Crétois, elle dissuadera le haut-commandement allemand de toute opération ultérieure aéroportée d'envergure. Du coup, les armées allemandes n'arriveront pas devant Moscou avant l'hiver et il manquera beaucoup d'avions perdus en Crète pour ravitailler Stalingrad...

La résistance grecque face à l'agression italienne puis allemande en 1940-1941, avant la Résistance populaire puis armée durant l'Occupation qui sera l'une des plus précoces et des plus puissantes en Europe, est donc un événement majeur du second conflit mondial. Elle n'est pas le fait du régime, dont les atermoiements diplomatiques empêcheront l'aide anglaise de monter assez en puissance avant l'attaque allemande : le régime et le commandement fascistoïde de l'armée ne veulent pas faire cette guerre que leur impose Mussolini. Cette victoire est avant tout le résultat de l'élan patriotique de tout un peuple, malgré des élites aussi inclinées à la trahison des intérêts nationaux qu'aujourd'hui. Et c'est cet élan que figure cette gravure d'Alivizatos Tassos représentant la mobilisation civile des femmes d'Epire sur lesquelles reposa largement l'alimentation des combattants de l'armée d'Albanie en armes et en munitions, par des chemins de montagne difficilement praticables.