Le Drian : la non-arrestation des djihaddistes de retour, due à un manque de coopération des Turcs. Conséquence : il faut renforcer la coopération avec les Turcs.

Ou pas !

Peut-être faut-il d'abord reconnaître que :

1/ On s'est trompés lourdement en tenant Erdogan pour un islamiste modéré, alors qu'il a dit lui même qu'il n'y avait pas d'islamisme qui soit modéré... juste un islamisme qui adoptait une démarche progressive : depuis dix ans l'AKP organise et conduit une réislamisation systématique de la société turque.

2/ Il faut cesser de lécher les pompes d'Erdogan, comme l'a fait Hollande il y a moins de six mois, comme on le fait avec l'Arabie ou le Qatar, à qui on accorde des privilèges fiscaux pour qu'il puisse acheter notre pays en pièces détachées et armer tous les djihaddistes à travers le monde.

3/ Parler à la Turquie, de ses perpétuelles menaces sur la Grèce, de Chypre, du génocide arménien, un langage enfin clair, et cesser immédiatement de négocier une adhésion, totalement privée de sens, de ce pays à l'UE.

4/ Cesser de faire une guerre tous les six mois, sans but de guerre, sans projet politique, et en créant les conditions de la guerre suivante. 5/ Cesser de parachuter à n'importe qui, dans l'improvisation, des armes qui se retourneront, demain, contre les soldats qu'on se considérera obligé d'envoyer sur le terrain parce que ces armes sont tombées dans des mains ennemies.

6/ De l'Etat mafieux du Kosovo au chaos en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Mali, demain peut-être en Ukraine..., les guerres menées pour des raisons idéologiques, de convenance électorale ou d'opinion, créent des situations pires que celles qu'elles prétendaient régler.

7/ Nous sommes dans une situation chaque jour plus absurde face à une Union européenne, en réalité allemande, qui exige de nous des économies stupides et criminelles, y compris dans le domaine de notre défense, jusqu'à la mettre en danger, alors que nous multiplions les interventions et les présences de nos armées sur des terrains où elles ne peuvent aboutir à rien. parce que les solutions sont politiques, pas militaires.

8/ On ne pèse jamais, dans aucune circonstance, sur la politique américaine, pas plus qu'on ne détermine souverainement "ses" cibles. Ceci n'est qu'illusion ou propagande : quand on se met en position de supplétif, on est traité en supplétif.

9/ La gesticulation, l'activisme militaire n'est pas la puissance, c'est un succédané, un paravent de l'impuissance. Hollande n'est que le digne héritier de Guy Mollet ; mais les équipées de Suez aboutissent toujours au même résultat.

La réalité c'est que - pour cause d'Europe et de réintégration dans l'OTAN - nous n'avons plus de politique étrangère, nous ne pouvons plus avoir de politique étrangère ; nous n'avons plus qu'une diplomatie qui continue à courir comme un poulet à qui on a coupé la tête.

Rebâtir une politique étrangère cohérente, redonner à la France une voix qui puisse être de nouveau entendue partout dans le monde, nécessite de faire péter le bastringue européen (ce qui est aussi la condition de notre redressement économique et de la préservation de notre modèle social) et de sortir de l'OTAN.