C'est la première fois depuis 1962 que le délitement d'une majorité génère en France une crise gouvernementale. Face à la même situation, de Gaulle était retourné devant le peuple et c'est la seule solution démocratique. Mais nous ne sommes plus en démocratie que formelle, nous sommes en Union européenne, régime oligarchique qui évolue depuis cinq ans vers la dictature de fait et le suicide collectif des Européens sous la houlette de l'Allemagne - pour la troisième fois en un siècle.

Cette situation n'est que la conséquence de la trahison initiale, par Hollande, du mandat qui lui a été donné par le peuple - la renégociation du traité budgétaire dicté par Merkel et qui finit de priver le peuple français de sa souveraineté, dans la logique des traités scélérats inaugurée par l'Acte unique de 1986 -, trahison aussi, des intérêts fondamentaux de la nation. De même que Sarkozy, avec l'appui du PS, avait trahi la nation, la République, le peuple, en faisant passer par lavement parlementaire le copier-coller du traité repoussé par référendum.

Il ne reste à Hollande qu'à poursuivre la politique de Papandréou, à capituler devant chaque Diktat imbécile et criminel (on meurt chaque jour de cette politique, en Grèce) de Merkel. Comme lui, élu en 2009 avec 44% des voix, il verra sa majorité continuer à s'effriter jusqu'à ce qu'il ait besoin de l'appui de la droite pour persévérer dans le non-être. Puis il lui cédera la place, et le PS, comme le PASOK grec, deviendra la force d'appoint de la droite - entre 5% et 8% des voix.

Car la logique démocratiquement suicidaire de l'irréformable Union européenne, c'est de réduire à ce point l'assise et de faire à ce point exploser le discrédit des partis dits de gouvernement (55% des 55%, au mieux, des citoyens qui se déplacent encore pour voter, c'est-à-dire 30 à 40% du corps électoral) contraints à conduire, qu'ils soient de droite ou qu'ils se disent de gauche, la même politique sans alternative, qu'ils doivent finalement gouverner ensemble.

Jusqu'à quand ? Jusqu'à quelle catastrophe ?