Bradage en cours d'Alstom ? aux Américains ou aux Allemands ??? Là, semble-t-il, serait la principale question.

Nous avions naguère un des leaders de l'aluminium, il s'appelait Pechiney. Quand on a laissé les Canadiens en prendre le contrôle, on a exigé toutes sortes de garanties sur l'emploi... qui n'ont pas été respectées. Depuis, Péchiney a été revendu trois fois à des fonds d'investissement dont la seule préoccupation est le profit à court terme. Péchiney n'existe plus, les garanties ont été violées, l'appareil industriel de pointe a été désossé, démantelé, liquidé.

Péchiney employait plus de 17000 personnes en France, le groupe qui l'a racheté en emploie moins de 5000 aujourd'hui.

Et l'on pourrait dire la même chose d'Arcelor et de ses aciers spéciaux, à la pointe de l'innovation, vendus à Mittal, puis liquidés par celui-ci...

La vente d'Alstom, à General Electric ou à Siemens peu importe, se terminerait de la même manière. Ils s'approprieront les savoirs-faire, désosseront, démantèleront puis liquideront l'outil industriel en France. Il ne sert à rien de se lamenter sur la désindustrialisation de la France ni de s'indigner devant la montée du Front national tant qu'on conduira des politiques qui rendent inéluctables la désindustrialisation, la montée du chômage et donc, celle du Front national.

Alstom est un test. Si ce gouvernement n'a pas le courage de s'opposer à la vente d'Alstom, que ce soit au profit de General Electric ou de Siemens, alors cela signifie que ce gouvernement n'a aucun courage, aucune vision stratégique, aucune politique industrielle et qu'Arnaud Montebourg n'est décidément là que pour distraire la galerie. Pire, à mes yeux, la vente d'Alstom relèverait de la haute trahison, comme la capitulation devant Merkel, dès le début du quinquennat, sur le traité Merkozy qu'Hollande s'était engagé devant le peuple à renégocier.

Cela ferait, à mes yeux, de l'actuel gouvernement, un des pires que nous ayons eus depuis Vichy.

Au-delà, le vote, hier, du Pacte dit de responsabilité, par une majorité désormais relative de l'Assemblée nationale, et grâce à l'abstention de quarante et un députés qui n'ont pas eu le courage nécessaire pour mettre leur vote en accord avec leurs convictions, met en lumière le parallèle de plus en plus évident entre ce que la Grèce a vécu depuis cinq ans et le processus mortel dans lequel s'est engagé ce "gouvernement de rencontre" dirigé par Manuel Valls.

1 - Majoritaire à lui seul à l'Assemblée avec plus de 40,55 % des voix en 2009, le PASOK (PS grec) est alors dirigé par Papandréou, qui a fait campagne sur : "de l'argent, il y en a" (ou "mon ennemi c'est la finance") et devient chef du gouvernement.

2 - Confronté à la spéculation ainsi qu'aux Diktats de Merkel et des nains de Bruxelles, Papandréou choisit de capituler. Il mène alors une politique de droite, dictée par Merkel et les nains de Bruxelles, avec une majorité qui s'effrite à chaque vote.

3 - Puis lorsque sa majorité s'est ce point effritée qu'il ne peut plus faire passer les nouvelles exigences de Merkel et des nains de Bruxelles, il cède le pouvoir à un banquier qui fait rentrer la droite et l'extrême droite dans un gouvernement où le PASOK continue de siéger.

4 - Lorsque cette majorité apparaît à ce point illégitime qu'elle ne peut plus continuer à gouverner, l'Assemblée est dissoute. La Chambre issue des élections de mai 2012 est ingouvernable - le Pasok est tombé à 13,18 %.

5 - Il faut les menaces de Merkel et des nains de Bruxelles pour qu'aux élections de juin se dégage une majorité (droite-PASOK) de 162 sièges sur 300 (elle n'est plus que de 152 aujourd'hui) - le PASOK n'a obtenu que 12,28 % des voix.

6 - Le PASOK devient la force d'appoint du gouvernement d'une droite de plus en plus dure à laquelle il permet de continuer de détruire l'économie, l'Etat social et de brader le patrimoine national en appliquant servilement les Diktats de Merkel et des nains de Bruxelles.

7 - Pour les européennes, les sondages créditent le PASOK de 5 à 6 %. Il n'ose même plus se présenter sous son nom et a adopté celui de "l'olivier". Il ne serait même plus certain, lors d'élection législatives anticipées (probablement en 2015), d'avoir le moindre député élu.

Voilà quel est le destin du PS sous la direction d'Hollandréou