Donc, on peut avoir systématiquement couvert des crimes de pédophilie partout à travers le monde, fait silence sur ces crimes et avoir soustrait les coupables à la justice, on peut être responsable de milliers de morts par le SIDA à qui on a interdit le port du préservatif, on peut avoir couvert les malversations financières et connivences avec la Mafia de Mgr Marcinkus, dont on a fait un de ses plus proches collaborateurs... et être un saint !

Ca va, il y a de l'espoir pour le pécheur !!!

Quant à l'autre saint du jour, s'il fut incontestablement un pape à l'esprit ouvert sur son temps, sur le monde, un modernisateur de l'Eglise qui ouvrit la voie à la reconnaissance de la liberté de conscience, son passé n'est pas exempt de zones d'ombres. En Grèce, à l'époque où fascistes italiens et nazis allemands réduisaient le peuple grec à la famine (250 000 à 350 000 morts en quelques mois), le nonce Roncalli, futur Jean XXIII, tendait, selon le chargé d'affaires de Vichy à Athènes (aussi peu soupçonnable d'anticléricalisme que d'hostilité à l'Axe...), à « confondre, les intérêts de la papauté avec ceux de sa patrie » (…). Il « n'aimait pas les Grecs. Il les méprisait, eux et leur clergé orthodoxe et le disait trop volontiers ( ... ). Ce petit peuple schismatique qui, dans ses malheurs actuels, n'a que ce qu'il mérite, doit être mis au pas par la grande nation voisine, porte-flambeau de la civilisation et de la chrétienté », confia-t-il à son retour en Grèce « en juin 1941 dans les fourgons de l'armée italienne; on l'a vu - c'est dangereux pour l'avenir - compromettre sa soutane violette dans des voitures militaires sur les boulevards de la capitale », surtout « dans (celle) du général Geloso, commandant en chef ». " Annie Lacroix-Riz, Le Vatican, l'Europe et le Reich, de la première guerre mondiale à la guerre froide, pp. 410-411.

Ajoutons que, nonce à Paris, Roncalli se dépensera sans compter auprès du gouvernement provisoire de De Gaulle, pour sauver la mitre des évêques les plus honteusement et criminellement compromis dans la Collaboration.

Enfin, comme pape, il adressera sa bénédiction personnelle à Ante Pavelic, en 1959, sur son lit de mort de l'hôpital allemand de la Madrid franquiste. Pavelic avait été chef de l'Etat oustachi croate de 1941 à 1944, génocideur de Serbes et de juifs dont les crimes effrayaient même les nazis et les fascistes sur place.