Déficit plus haut que prévu. On ne résorbe pas les déficits et la dette en faisant de la déflation et de la récession ; on les augmente pour les résorber à terme, en faisant de la croissance et de l'inflation. Hollande a choisi Friedman contre Keynes et nous emmène au gouffre. Déroute électorale. L'électorat a fait défaut parce que la politique de Hollande est de droite, celle de Friedman au lieu de Keynes. Moralité ? On va aller encore plus à droite, faire du Friedman plus vite et plus fort, aggraver la récession, la déflation, le chômage et la misère qu'elle charrient. Et ceci au plus grand bénéfice du Front national.

Pourquoi une telle cécité, une telle persévérance dans les choix désastreux qui nous conduisent droit à la catastrophe économique, sociale et démocratique ? Parce que dans l'Europe, avec l'euro, il n'y a pas d'autre politique possible que celle de Friedman, précisément parce que l'Europe et l'euro ont été conçus, depuis trente ans, pour imposer aux peuples, au mépris de la souveraineté populaire, la politique de Friedman. Et qu'on ne me dise pas qu'un autre euro ou qu'une autre Europe est possible, leur seule utilité, pour les Nomenklaturas est justement de priver les peuples de leur souveraineté et de les contraindre à cette politique-là. En quoi l'Europe signifie d'abord la fin de la démocratie.

Donc, la tragi-comédie du remaniement n'a aucun sens. Hollande et le PS s'assiéront sur le vote d'hier, comme Sarkozy et l'UMP, aidés par le PS, se sont assis sur le rejet par le peuple du traité constitutionnel en nous administrant le traité de Lisbonne par lavement parlementaire, comme Hollande s'est assis sur les engagements pris devant le peuple de renégocier le traité Merkozy en capitulant d'entrée devant Merkel et en se transformant dès lors en Gauleiter aux ordres. Il n'y a plus aujourd'hui de choix politique pour quelque gouvernement que ce soit puisque les choix politiques sont faits à Berlin et entérinés à Bruxelles. La seule question qui vaille aujourd'hui c'est de savoir si nous sommes résignés à crever dans le carcan de l'euro et des traités européens ou si nous sommes décidés à les briser.

Hors de cela tout débat soi-disant politique est vain et privé de tout contenu.