Raclée. Raclée méritée. Raclée tellement méritée

Lamentable Ayrault : homélie larmoyante de curé qui compatit aux souffrances que crée sa politique. Pour conclure quoi ?

On continue, bien sûr, puisque la défaite n'a qu'une cause. Pas que la politique de Berlin et Bruxelles, appliquée servilement par le parti dit socialiste nous mène au gouffre, non.

Simplement que les électeurs sont des cons : ils ne comprennent pas, c'est tout, il suffit donc de mieux leur expliquer.

Avec ce genre de conclusion, le destin du PS est tout tracé. C'est celui de son homologue grec, le Pasok, passé en trois ans de 43,94% à 12,28%, et qui atteindrait péniblement 5% aujourd'hui qu'il est réduit au rôle de force d'appoint d'un gouvernement de droite dure.

Rien ne sert donc de s'indigner vertueusement ou de se lamenter hypocritement sur les victoires du FN. Le FN est le produit d'une politique, conduite hier par l'UMP, aujourd'hui par le PS, définie à Bruxelles et à Berlin, une politique unique, régulièrement désavouée par les électeurs.

Sans effet puisque l'euro et l'Europe - précisément conçus à cet effet depuis trente ans - interdisent d'en mener une autre. Il ne reste plus qu'à se répéter, entre nomenlklaturistes de l'UMP et du PS, que le peuple ne comprend pas, parce qu'il est bête, et que la solution n'est pas de changer de politique - ce qui impliquerait de quitter l'euro et de défaire l'Europe telle qu'elle a été "construite" depuis trente ans, mais de tenter de lui expliquer mieux qu'il n'y a pas d'alternative, comme disait la non-regrettée Margaret Thatcher, le véritable mentor de Hollande et consort.

C'est ça la démocratie européiste : considérer que si le peuple n'est pas d'accord c'est parce qu'on ne lui a pas assez expliqué, que si le peuple est contre, c'est parce qu'il est con, parce qu'il ne comprend pas où est son bien et que le devoir des nomenklaturistes c'est d'ignorer ce que dit le peuple pour faire son bien malgré lui, tout en condescendant à lui mieux expliquer pourquoi il ne peut pas comprendre.

Avec pour conséquence ? L'irrésistible ascension du Front national.