Matinale de France Inter sur la Grèce : comme d'habitude, comme durant la campagne du référendum sur le traité constitutionnel, Guetta se comporte non en journaliste ni en éditorialiste mais en propagandiste, rabâchant une fois encore les mêmes mensonges éculés qui ont servi, depuis 2009, à justifier le martyre infligé au peuple grec.

Mais comme Guetta ne peut plus nier les ravages humanitaires de cette politique imbécile et criminelle, il ne peut faire autrement que de mêler à son fiel une larme de crocodile avant d'asséner, c'est désormais classique, que tout cela n'a pas été fait en vain puisque "la Grèce va mieux".

Mensonge.

Un de plus, fondé sur des chiffres en trompe-l'oeil qui ne traduisent qu'une chose : l'effondrement total de l'économie et de la consommation sont sur un pallier ; il y en a dans toute chute.

Et sur des prévisions que rien de sérieux n'étaye. Après avoir perdu autour de 30 % de son PIB, avec 30 % et probablement plus de chômeurs, avec 60 % de jeunes au chômage, la Grèce rebondirait de... 0,6 % en 2014.

La belle affaire !

Ce qu'oublie Guetta, c'est que la prévision était EXACTEMENT la même pour 2013, et que la récession s'est poursuivie parce qu'une politique récessive ne produit jamais que de la récession.

D'ailleurs, quand bien même la Grèce ferait 0,6 % de croissance en 2014, ce chiffre ne signifierait rien que... ce que les économistes appellent un "rebond du chat mort", c'est-à-dire qu'après un excès de récession, intervient une légère correction à la hausse avant que la baisse ne reprenne. Ce qui s'est passé à plusieurs reprises durant la Grande dépression et que nous avons connu au deuxième trimestre de 2013 en France.

Mais les Guetta n'apprennent jamais rien. Ils sont comme ces porte-voix des hiérarques brejneviens qui continuaient à chanter les louanges du système et de la puissance soviétiques tandis que l'URSS était en train de sombre ; Guetta c'est le premier violon de l'orchestre du Titanic européen.

Quant à Syriza, c'est toujours le même crève-coeur pour moi d'entendre ses représentants tenir, à propos de l'euro, ce discours de la souris fascinée par le serpent qui va la dévorer. Il n'y a pas de solution ni pour la Grèce, ni pour l'Espagne, ni pour l'Italie, ni pour le Portugal, ni pour la France, ni pour la Belgique, ni pour les Pays-Bas, ni... à l'intérieur du carcan de l'euro ; faire une "autre politique", quelle qu'elle soit, et tout restera à faire lorsqu'on sera sorti de l'euro, rend indispensable de se libérer du carcan de l'euro ; et on ne se libérera pas du carcan de l'euro en le réformant ; on ne réforme pas un carcan parce qu'un carcan, celui-là comme les autres, a été fait pour ce à quoi il sert : contourner la souveraineté populaire, détruire toute démocratie réelle en privant les peuples de toute emprise sur leurs politiques économiques ; un carcan, on le brise ou on y crève.