M. Montebourg appelle à une réforme de l'euro...

J'aime bien Montebourg, mais comme les députés de la gauche socialiste, les Verts, ou comme Mme Hidalgo qui prend ses distances avec la politique économique du gouvernement et se lamente sur l'enterrement de la loi famille, après une nouvelle capitulation du gouvernement (après celle devant Merkel, qui a donné le ton du règne, puis devant les Pigeons, puis devant le Medef... voici la capitulation devant une poignée de cathos aussi rances que bêtes, alors que l'opinion est majoritairement acquise à la PMA et que des milliers d'enfants et de parents attendent depuis des lustres qu'on leur permette de vivre... normalement, dans une République laïque, en principe libérée depuis 1904 du cléricalisme, des Boutin, des Bourges, Ludovine de Machin-Chose et toute leur quincaillerie pétino-versaillaise), il faut qu'il fasse attention : à force d'appartenir à un gouvernement qui fait le contraire de ce qu'il dit penser, la schizophrénie le guette, lui et ses semblables. Et la schizophrénie ça finit souvent en HP...

En effet, comme le disait récemment Frédéric Lordon (a écouter et réécouter), la réforme de l'euro est un rêve de singe. Une fois pour toutes, l'euro est irréformable, parce que les traités l'ont fait exactement pour être ce qu'il est, et les traités ne seront pas amendés parce que ceux qui les ont faits ce qu'ils sont préféreront en sortir plutôt que de les voir amendés. Les appels à la réforme de l'euro sont donc soit d'une incommensurable naïveté, soit d'un non moins incommensurable cynisme.

L'euro, ou on le garde tel qu'il est et on crève, ou on en sort - condition nécessaire pour changer de politique, sortir de la crise, rebâtir la démocratie détruite chaque jour un peu plus par l'euro, et une "autre" Europe, radicalement différente de celle qu'on nous a imposée depuis l'Acte unique.