Arrestation des aubedoristes... Juste quelques précisions :

1/ Aube dorée n'avait aucune audience jusqu'en 2009. C'est une création ex nihilo de l'Europe Merkel-Sarkhollande-Barroso-Draghi. Sans la politique imbécile et criminelle de l'Europe Merkel-Sarkhollande-Barroso-Draghi, Aube dorée n'existerait pas aujourd'hui.

2/ Le gouvernement d'alliance de la droite et de la fausse gauche (les "socialistes" frères de nos solfériniens) en place depuis l'an dernier n'a cessé de minimiser le phénomène Aube dorée, afin que ses nervis puissent continuer à récupérer le mécontentement "populaire" que génère la politique dictée par l'Europe Merkel-Sarkhollande-Barroso-Draghi et qu'ils sont chargés d'appliquer. Ils ont ainsi fermé les yeux sur la violence des aubedoristes qui constituent, à leur profit, un utile contrefeu, y compris par son usage de la violence, à la montée de la gauche dite radicale de Syriza. Voir Von Papen-Hitler au début des années 1930.

3/ Ainsi, il y a quelques jours encore, le Premier ministre Samaras traçait un signe = entre Aube dorée et Siryza. Il a fallu un meurtre, médiatisé à l'échelle européenne à la veille de l'accession de la Grèce (sinistre ironie !) à la présidence du Conseil européen (cela fait tout de même trop désordre !), pour que la Nomenklatura grecque change de pied et renonce - définitivement ? c'est à voir - à laisser la bride sur le cou du très utile auxiliaire qu'est Aube dorée.

4/ Les collusions entre Aube dorée et police sont de notoriété publique depuis longtemps. C'est la résurrection, sous le patronage de l'Europe Merkel-Sarkhollande-Barroso-Draghi, du système d'Etats parallèles qui a gouverné la Grèce sous protectorat américain entre 1946 et 1974. Voir Z de Costa Gavras.

5/ Les conditions de l'arrestation sont, me semble-t-il, un indice supplémentaire que, sous l'influence de l'Europe Merkel-Sarkhollande-Barroso-Draghi, c'est bien l'Etat de droit qui est désormais menacé en Grèce. Comme toute Constitution démocratique celle de la démocratie hellénique garantit l'immunité parlementaire. L'article 62 prévoit certes que l'on peut contourner l'obligation d'obtenir l'autorisation du Parlement pour arrêter des députés si un flagrant délit est observé, et l'article 187 du code pénal que participer à une organisation criminelle constitue un flagrant délit permanent. Mais on voit bien qu'il n'y a aucun flagrant délit en la matière et qu'il s'agit là de ces arguties qui légitiment les mesures d'exception dont meurent les démocraties.

L'arrestation de membres d'Aube dorée ne me chagrine nullement, tout au contraire, mais Aube dorée n'est pas devenue une "organisation criminelle" parce qu'un de ses membres a commis un crime. Soit elle l'est depuis le départ, la justice et la police en ont des preuves, ses candidats n'auraient pas dû être autorisés à se présenter, des mesures auraient dû être prises depuis longtemps par un gouvernement qui, au contraire, a obstinément refusé d'agir, refusé de faire adopter la législation antiraciste qui permettrait de punir les aubedoristes, laissé des députés entrer armés au Parlement, etc., et le Premier ministre ne pouvait pas laisser dire, il y a moins de dix jours, par son porte-parole, qu'Aube dorée et Siryza c'était la même chose... Soit il s'agit aujourd'hui d'une mesure de pure circonstance et d'une violation du principe fondamental en démocratie qu'est l'immunité parlementaire.

De fait, sous le protectorat de l'Europe Merkel-Sarkhollande-Barroso-Draghi, les entorses à l'Etat de droit n'ont cessé de se multiplier : on a commencé par couper l'électricité, malgré des décisions répétées de justice, à des gens qui ne pouvaient payer le nouvel impôt sur les maisons sous prétexte qu'il était prélevé sur la facture d'électricité ; on a adopté des catalogues de mesures imposées par l'Europe Merkel-Sarkhollande-Barroso-Draghi, nommés mémorandums, comprenant des centaines de dispositions, en privant les députés de ce droit fondamental en démocratie qu'est le droit d'amendement, en les contraignant à adopter ces textes en bloc et à laisser ensuite un exécutif aux ordres d'une autorité étrangère traduire par voie réglementaire des mesures relevant du domaine de la loi sur lesquelles le Parlement n'a plus aucun contrôle ; en application de ces mémorandums, on a ainsi dynamité le code du travail, réduit à néant le droit à la santé ou à l'éducation protégés par la Constitution ; il en va de même dans le domaine de l'environnement où des mesures dérogatoires à la Constitution permettent le saccage écologique ; on a fermé illégalement, par décret, la radio-télévision publique ; on licencie aujourd'hui des milliers de fonctionnaires dont la Constitution prévoit pourtant la garantie d'emploi...

De fait, lorsqu'on fera l'histoire de la période que nous vivons, on constatera que les Grecs ont vécu de 2009 à ? un coup d'Etat de basse intensité et de longue durée, piloté par une Europe dont l'Etat de droit et la démocratie sont censés être des principes fondamentaux.