Je n'ai jamais cru que modérément au clivage droite gauche. Pour moi, de Gaulle était bien plus à gauche que Guy Mollet ou Jacques Duclos.

Depuis Maastricht, comme d'ailleurs au temps de la CED, le clivage fondamental n'est plus entre la droite et la gauche - et combien ai-je regretté qu'une force politique regroupant Seguin et Chevènement n'ai pas vu le jour après l'adoption à un cheveu du calamiteux traité de Maastricht -, mais entre les républicains qui croient en la souveraineté du peuple et les oligarques qui pensent que les peuples doivent être ficelés, entravés pour les empêcher de faire des bêtises, qu'on fera leur bonheur malgré eux, contre eux s'il le faut.

Le père de tous ces oligarques-là s'appelait Jean Monnet - l'homme des Américains en même temps que l'homme de la prétendue Europe qui, depuis la CECA, à sucé le sang de la démocratie, comme un vampire, et veut aujourd'hui, en Grèce, lui donner le coup de grâce.

Aujourd'hui, Nicolas Dupont-Aignan réclame la fusion d'EDF et de GDF et la renationalisation des 2, ainsi qu'une minorité de blocage pour l'Etat dans Total. Bravo !

Je voterai Mélenchon, mais j'aurais pu voter NDA.

De toute façon, demain ou dans 3 ans, il faudra dynamiter l'euro si nous voulons échapper à la prédation des banksters et reconstruire une République sociale : le modèle, c'est l'Argentine et l'Amérique du sud en général, pas l'Allemagne.

Au 2e tour, je voterai Hollande, si c'est lui qui affronte Sarkozy, parce qu'il est vital, aujourd'hui, pour la sauvegarde de la démocratie, de la République et de la France d'éliminer ce nuisible. Mais ce sera sans illusion parce qu'Hollande et la plus grande partie du PS, celle qui va gouverner si Hollande est élue, appartiennent à l'oligarchie européiste qui n'agira que cosmétiquement, sur les marges.

Ce sera une alternance, salutaire ; ce ne sera nullement un changement - sinon de forme, de style.

Mais de Grèce en Espagne, en passant par la Bastille et la place du Capitole, un vent nouveau s'est levé en Europe. Celui de 1789, de 1830 et de 1848. La route est sans doute encore longue pour mettre fin aux aberrations de 30 ans de libéralisme prédateur, à l'empire de son imbécile doxa et à ses crimes - qu'il faudra bien juger. Et punir.

Mais depuis 30 ans, c'est le premier espoir que je vois se lever. La flamme de la Résistance, celle de la liberté des nations et des hommes, ne s'est pas éteinte et ne s'éteindra pas.

Vive l'insurrection citoyenne ! Place aux peuples ! Vive la République ! Vive la France ! et vive la Grèce, une fois de plus martyrisée !