Ca y est, les chiens sont lâchés et les apprentis collabos de tous poils, Cohn-Bendit en tête, hurlent à la germanophobie contre M. Montebourg.

Germanophobie, vraiment ?

En vérité, la Propagandastaffel a l'épiderme sensible ! Rideau de fumée, accusation de populisme (accusation des nomenklaturistes contre tous ceux qui osent encore parler du peuple et de la démocratie), de nationalisme : on ne fait pas dans le détail et le procédé est identique, pour éviter le débat, à celui qui consiste à disqualifier pour antisémitisme tous ceux qui critiquent Israël.

C'est qu'on touche là le coeur du système.

Car oui la politique allemande est un problème ;

Oui, l'euro allemand auquel ont consenti Mitterrand, Attali et autres Guigou à Maastricht contraint à la désindustrialisation et à la dette toutes les économies qui n'ont pas les mêmes caractéristiques que celles de la zone mark (Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Finlande) ;

Oui, les dogmes absurdes sur lesquels elle est fondée, et que vient encore de réaffirmer avec sa morgue désormais habituelle, la Führerin Merkel, plongent dans la misère, sans la moindre perspective d'en sortir, les pays les plus faibles économiquement en Europe, ceux qui ne font pas, comme l'Allemagne, 60% de leur excédent commercial grâce à la dette des pays européens qu'elle veut aujourd'hui écraser ;

Oui, le résultat de cette politique conduit à la remise en cause de la démocratie ;

et, Oui, contrairement à ce que semblent penser ses responsables actuels, son passé impose toujours à l'Allemagne, et pour longtemps encore, de ne pas se comporter de manière à laisser penser qu'elle aspire à une hégémonie.

Refuser de regarder en face les problèmes, refuser de les nommer n'a jamais contribué à les régler. On peut bien sûr sauter sur sa chaise comme un cabri et se borner aux mantras invoquant l'amitié franco-allemande mais ça ne règle rien. Au contraire, cela ne fera qu'aggraver la situation.

Il n'y a aucun scandale dans les propos de M. Montebourg ; il y seulement, une fois encore, beaucoup de lucidité.

A vrai dire, le scandale aurait dû être provoqué par la manière dont Merkozy ont traité Papandréou ou Berlusconi (et je n'aime pas Berluconi), mais aussi les Portugais, les Irlandais, les Espagnols, en rejettant sur eux la responsabilité des conséquences de l'imbécile traité de Maastricht dont ils prétendent aujourd'hui aggraver encore les imbécillités, et de 30 ans de capitalisme dérégulé dans lequel ils ont été incapables, depuis trois ans, de remettre ne serait-ce qu'un semblant de bon-sens.

Il n'y a pas de germanophobie propre à la France, il y a une germanophobie que la politique allemande et la morgue suffisante de ses responsables sont en train de faire renaître partout en Europe : ABC, en Espagne, titre aujourd'hui sur le IVe Reich, les Grecs parlent aujourd'hui de 3e occupation (après l'italo-allemande et l'anglo-américaine), l'Irlande traditionnellement francophile est en train de devenir à la fois francophobe et germanophobe.

Car la tragédie pour notre pays c'est que l'alignement de Sarkozy associe la France à cette désastreuse politique allemande, comme l'a montrée, hier, la pitoyable pitrerie de notre guignol national devant un parterre de vieux Toulonnais UMP (singulière conception, en passant, du rôle de président de la République que celle qui conduit à bourrer une salle de militants d'un parti lors d'un discours dans lequel le président est censé s'adresser à la nation ; mais on n'en est plus depuis longtemps à une aberration près en Sarkozie). Cet alignement contribue à dégrader un peu plus l'image de notre pays dans le monde (qui n'avait pourtant pas besoin de cela)... et à le ridiculiser, car personne n'est dupe du toutou excité qui jappe aux basques de la Frau pour faire croire qu'il existe.

Juste une dernière chose : j'aurais aimé que le déferlement de propos nauséabonds à connotation raciste visant les Grecs, et qui viennent notamment d'Allemagne et d'Autriche, suscite la même indignation que les propos raisonnés et argumentés de M. Montebourg.