Triste 11 novembre : en cette date anniversaire de la victoire des démocraties sur le militarisme autoritaire allemand, l'absolutisme austro-hongrois de droit divin et l'impérialisme génocidaire turc, la politique européenne de capitulation devant la finance dérégulée conduit à l'arrivée au gouvernement de quatre ministres d'extrême droite en Grèce.

En 1940, l'Italie attaquait la Grèce ; en 1941, l'Allemagne l'a envahie ; en 1946, l'Angleterre y a installé la guerre civile qui a permis la mise en place d'un gouvernement plus ou moins autoritaire jusqu'en 1963 ; en 1967, l'Allemagne a été le premier des Etats européens à renouer des liens officiels avec la dictature des Colonels ; en 2011, la politique dictée par l'Allemagne à l'Union européenne fait entrer l'extrême droite au gouvernement grec...

Vive l'Europe ! ou Heil l'Europe ?

Ces premiers fascistes à entrer dans un gouvernement grec depuis 1974 y siègent à côté d'une écrasante majorité de ministres "socialistes", sous la direction d'un banquier sans la moindre légitimité afin de satisfaire l'Europe, tandis que la gauche italienne attend comme un sauveur Mario Monti, ancien commissaire européen à la Concurrence, responsable de la dérive ultralibérale et libre-échangiste de l'Europe, et ancien de Goldman Sachs, comme le nouveau patron de la BCE...

Si Hollande et le PS ne veulent pas se retrouver très vite, après une éventuelle victoire, dans la peau de Papandréou et du PASOK, de la "gauche" italienne, d'un Zapaterro ou d'un Socrates, trop heureux de remettre les clés de l'Espagne et du Portugal à la droite, il ne suffira pas de se croire plus malins qu'eux. Il faut dès maintenant commencer à penser aux moyens de sortir de la nasse dans laquelle la social-démocratie s'est enfermée à Maastricht et reprendre le pouvoir aux banquiers.

L'euro ou la démocratie ? Ce sera le vrai choix de la présidentielle et des législatives, pas celui qui sépare un libéralisme dur d'un libéralisme qui se prétend compassionnel et qui se condamne à l'échec s'il reste dans la nasse de Maastricht.