Benoît Arnulf et Sébastien Lefebvre, je les ai rencontrés, au moment de la sortie de La Quatrième Révélation, à Marseille, à l'occasion de débats sur l'homophobie auxquels, eux, moi, et Jean-Louis Garac, qui avait lu mon livre, était venu m'en parler et avait suggéré que j'intervienne, à Nice, dans une rencontre sur les racines chrétiennes de l'homophobie.

Ils participaient tous les trois, à l'époque, à une fédération d'associations LGBT, le CADOS, qui pour le salon du livre de Nice suivant organisa une superbe rencontre dont je garde un souvenir ému, tant le public qu'ils avaient su mobiliser était nombreux, attentif, intéressé. Puis tous les trois, ils ont été parmi les créateurs d'une association culturelle, Polychromes, qui m'a reçu à plusieurs reprises, physiquement et sur son site Internet, pour un entretien avec Jean-Louis (on le retrouve désormais sur son blog), pour mon article sur le peintre grec Tsarouchis paru dans la revue ''Inverses'', et dans une autre occasion, où Jean-Louis et moi apparaissions... masqués.

Mais la vie associative est compliquée - la vie associative gay aussi, ou plus ? - et mes trois amis se sont éloignés, de Polychromes, et Ben et Seb de Jean-Louis. Moi, je suis resté en amitié avec tout le monde : Benoît et Sébastien sont même venus renifler les odeurs de soufre sur notre volcan.

C'est là-bas, l'été dernier, sur notre balcon qui regarde l'Asie, autour d'un ouzo, de paximadi frotté d'huile d'olive, d'ail et de tomate, qu'ils m'ont dit que je ravivais leur envie de consacrer, s'il y avait matière, une partie du festival de cinéma dont il venaient d'organiser la première édition - un franc succès - avec leur nouvelle assoc "Les Ouvreurs".

Je leur ai parlé du sombre Angélos de Katakouzinos, du beau Kavafis de Smaragdis, des superbes Garçons d'Athènesde Giannaris et de... la cultissime Attaque de la moussaka géante de Panos Koutras, bien sûr.

Et voilà donc que, pour la deuxième édition du festival In&Out,

Les Ouvreurs ont décidé de consacrer une journée du festival qui a commencé avant-hier (le programme est là) à Panos Koutras, lequel a récemment sorti son troisième film, le très déjanté, à la fois poignant et drôle, Strella.

Et comme ils m'aiment bien, ils m'ont aussi demandé si j'étais prêt à venir à Nice pour présenter Panos Koutras et discuter avec lui de son oeuvre, entre la projection de Strella (lundi 12 avril, 19h00 cinéma Le Mercury), une moussaka qui sera servie dans le hall du cinéma avant de l'être sur l'écran à 22h00.

Prêt à venir à Nice en avril ! Vous imaginez le sacrifice ? J'embarque donc demain à Orly, mon homme m'y rejoint samedi ; c'est un vrai bonheur de retrouver Les Ouvreurs que je connais et de rencontrer ceux que je ne connais pas, de découvrir et d'échanger avec l'homme qui a tourné ces deux films, tellement originaux, et le non moins étonnant La Vraie Vie, où l'on voit brûler l'Acropole (Koutras n'en est pas à un sacrilège près) mais qu'on ne verra pas à Nice,

d'être un peu pour quelque-chose dans le fait qu'on y parlera de la Grèce pour autre chose que ses déboires financiers, la répugnante position allemande et la lâcheté des Européens, de me faire une ventrée de films, de partager un déjeuner avec mon ami Gérard que je n'ai pas vu depuis trop longtemps, de me balader au soleil, avec mon homme, sur la Promenade des Anglais... et de piquer une tête dans la grande bleue, bien sûr !

Merci d'avance aux Ouvreurs de cette parenthèse qu'ils nous offrent dans ce gris, lugubre et froid printemps parisien !