"Casse-toi pauv' con", on se rappelle bien sûr de cette phrase inaugurale et ô combien symbolique de l'actuel quinquennat, dont on espère ardemment qu'il restera unique.

C'était à un salon de l'agriculture, il y a... ça paraît une éternité n'est-ce pas ? C'est fou comme ce quinquennat semble long ! cinq ans seulement, vous êtes sûr ? C'est comme si on en avait déjà subi au moins dix, non ?

Bref, désormais il semble que le président matamore, apostropheur, montrant ses muscles et parlant couillu ait cédé la place à un pétochard arrivant en lousdé, même pas dans une banlieue à feu et à sang, juste chez nos braves paysans bien français, nourris au rouge et au sauciflard, entouré de trois cordons de flics, pour éviter les oeufs pourris sans doute.

Je ne comprends pas pourquoi ! Pourtant voilà un homme qui a sauvé l'Europe en faisant passer, grâce à la trahison de nos inimitables socialos, un traité que le peuple avait massivement rejeté, qui a arrêté, tout seul avec ses petits bras, la guerre en Géorgie, un homme devant qui tremblent Poutine, Obama et Angela, un homme qui, mieux que Silvio, les séduit toutes avant de les emballer, un homme qui, à lui seul a réformé le capitalisme, qui va réindustrialiser la France et exiger de l'Europe le rétablissement de la préférence communautaire (dont nous sommes seuls, sur 27, à savoir ce que c'est, à se rappeler un peu le temps où le monde était un peu civilisé), voilà un homme qui annonçait la fin du chômage, l'accession à la propriété pour tous, un moderne Guizot qui avait enfin annoncé à tous les feignants que, s'ils ne s'enrichissaient pas, c'est qu'ils ne travaillaient pas assez, un homme qui a régénéré la France, un lady Thatcher en futal, un Reagan à béret qui a justement mis les plus riches d'entre nous à l'abri d'une fiscalité injustement confiscatoire, un homme qui s'est battu, tel superman, pour sauver le climat, du Grenelle de l'environnement à Copenhague, avant de nous assener hier que les conneries d'environnement ça commence à bien faire... un monstre d'intelligence et de cohérence, pour tout dire !

Et voilà que cet homme-là, cette incroyable chance pour la France, ce miracle fait homme que Dieu a envoyé à sa Fille aînée pour la sauver, fait péter tous les sondages de popularité... à la baisse, n'ose même plus pointer son nez au salon de l'agriculture de peur que se manifeste contre lui la légendaire ingratitude des peuples. Non, vraiment, c'est trop injuste comme dirait Calimero !

Bon, à part ça, la précédente citation du père Hugo, m'a conduit à rouvrir Napoléon le Petit... et j'y ai trouvé cette perle, que je livre à la sagacité de MM. Besson, Mitterrand et consorts (vous savez, ce maire de Mulhouse dont le nom m'échappe tant ses mérites sont éblouissants) :

"Il a pour lui désormais l'argent, l'agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d'un bord à l'autre quand il n'y a à enjamber que de la honte."

Et si j'allais m'installer à Guernesey, plutôt qu'à Nisyros, vous croyez que je pourrais y récupérer quelques parcelles de son talent au grand, à l'immense Totor ?