Un président fantôme et une haute-commissaire aux Affaires étrangères inexistante ;

Une commission sans cohérence ni compétence, avec à sa tête un président par défaut, sans projet autre que de déréguler encore et encore, d'ouvrir enfin - priorité des priorités - les paris sur Internet qui permettront aux pauvres de se surendetter un peu plus ;

Une assemblée sans honneur qui ratifie tout, avale tout, justifie tout ;

Une Banque centrale, comme d'habitude, sauf lorsqu'il s'agit de l'intérêt des banques, obnubilée par ses dogmes, sourde et aveugle - autiste ;

Des Gouvernements qui gesticulent, déclament et se plient à la loi d'airain d'agences de notation mafieuses et de marchés financiers omnipotents ;

Une Allemagne qui, non contente d'avoir imposé à l'euro, avec la complicité mitterandienne, des contraintes absurdes supprimant toute soupape de sureté (dévaluation, inflation) et condamnant la zone euro à la croissance molle, est incapable de la plus élémentaire solidarité lorsqu'il s'agit d'empêcher de sombrer des pays victimes de cette politique et de la spéculation, une Allemagne qui, en plus, se met à insulter les Grecs transformés en peuple d'escrocs et de feignants ;

Une Grèce laissée seule face à des marchés financiers rapaces, qui ont conduit le monde à la crise, qui ont pillé les Etats, détroussé les contribuables et qui exigent aujourd'hui des peuple d'insupportables reculs sociaux, faute de quoi ils les acculeront à la faillite ;

Une Europe qui, non seulement ne fait rien contre cela, mais qui se fait l'agent d'un impérialisme financier vidant de tout sens le suffrage, la démocratie ;

Ca valait bien la peine de s'asseoir sur le suffrage universel, sur les non néerlandais, irlandais et français ;

Tout ça pour aller où ? à quelle catastrophe ? à quelle... guerre ?

Prenons garde qu'en histoire, ce qui paraît inconcevable la veille est souvent la réalité du lendemain. Il serait peut-être temps que les peuples se réveillassent du long cauchemar thatchéro-reagano-européiste, durant lequel on a sans cesse pompé leur sang et qui nous a conduit, peuples zombis, au bord de gouffre.

Il est vrai qu'à côté de cela, les démêlés entre M. Frèche et le PS, le casier judiciaire de tel candidat aux régionales ou la nomination de l'inénarrable Charasse au Conseil constitutionnel sont d'une autre importance !

Il est vrai qu'ils sont bien plus passionnants que la situation en Turquie par exemple, qui n'a pas même eu droit à une brève au JT du "service public"... service public !!!

Où l'on apprend pourtant que dans ce pays, dont l'Europe, contre le plus élémentaire bon sens, continue à négocier l'adhésion, entre des islamistes soi-disant modérés et des généraux soi-disant laïcs, les uns n'étant pas plus modérés que les autres ne sont laïcs (au sens qu'à ce mot en France, du moins), les seconds se préparaient à provoquer une guerre contre la Grèce pour se donner un prétexte de renverser les premiers.

Eh oui ! M. Cohn Bendit a en partie raison : le déficit grec vient en partie de son budget militaire, un budget dont on voit, en lisant pareille nouvelle, comme en voyant les avions de chasse turcs régulièrement violer le ciel grec, pour rien, juste par provocation, qu'il n'est pas seulement la conséquence d'une pathologique fièvre obsidionale ou d'une paranoïa aiguë des Hellènes, mais le résultat d'une situation géopolitique sur laquelle notre Europe sans cervelle, sans volonté, sans mémoire, sans politique a renoncé depuis longtemps à agir.

Il est vrai que cela serait plus ardu que de traiter les Grecs d'escrocs et de feignants, que de faire payer les pots cassés de la crise à ceux qui n'y sont pour rien, tout en continuant à rabâcher stupidement que la Turquie est européenne. La Turquie ne l'est pas et la Grèce l'est ; il serait peut-être temps, aussi, que l'Europe en tirât toutes les conséquences.

Dominic s'inquiétait, gentiment, de mon absence sur ce blog, due à quelques récent et triste événement familial, petits problèmes de santé et grosse charge de travail. J'espère qu'il ne sera pas trop assombri par mon humeur noire du jour.