Un de plus et qui, une fois de plus Dominic, me fait perdre tout sang-froid, toute retenue, toute la modération qui caractérise l'être doux et policé que je suis.

Mais voilà que le sieur Hortefeux présente sa quarante-septième loi et demi en trois ans sur la sécurité, et je me prenais à espérer qu'enfin elle trahirait un peu de courage politique, un peu de rigueur virile, un peu de mâle sévérité.

Las ! trois fois hélas, comme son patron, sous des dehors de matamore, le sieur Hortefeux n'est, qu'on excuse ma grossièreté qui trouve sa source dans ma déception, qu'une couille molle.

J'ai beau chercher une mesure un peu vigoureuse dans ce projet de loi, c'est en vain, en pure perte. Songez qu'il ne prévoit même pas la mise en garde-à-vue obligatoire, avec menottes et fers aux pieds, des futurs délinquants qui se bagarrent chaque jour dans les cours des maternelles !!!

Non vraiment, où est le sérieux dans tout cela ? alors qu'on le sait bien, la solution aux problème de l'insécurité ne sera apportée que lorsque la moitié de la population sera en taule et l'autre sous la menace permanente de se retrouver en garde-à-vue !

Pas étonnant, à ce compte-là, que d'ici un à deux mois, on ait un urgent besoin d'une quarante-huitième loi et demie sur la sécurité.

Car enfin comment ne pas considérer comme circonstance aggravante méritant une sanction exemplaire

- toute agression contre un honnête citoyen ayant une baguette sous le bras, et donc incapable de se défendre contre les malfrats ;

- toute agression contre un honnête citoyen tenant en laisse un caniche ;

- toute agression contre un honnête citoyen ayant mal aux dents ;

- tout licenciement d'une entreprise faisant des bénéfices monstrueux et toute banque ayant mis la main légalement dans les poches du contribuable pour engraisser ses traders...

Oups... excusez-moi, mon logiciel a encore planté, confondant indument la racaille qui nous fait vivre dans l'insécurité et les bienfaiteurs de l'humanité qui conduisent le monde, et les travailleurs grecs, vers l'aurore glorieux du capitalisme réformé.

Trop de loi tuerait la loi, avancent quelques mal-baisés, pisse-vinaigre et autres culs-serrés qui font profession de soustraire les délinquants de tout poil au juste courroux de la justice. En tout cas trop de connerie ne tue pas la connerie... ni le sieur Hortefeux.