M. Raoult aurait à coup sûr ses chances.

Ainsi donc, M. Raoult demande au ministre de la Culture, admirateur fanatique de Frédérika de Hanovre, élevé chez les Hitlerjugend, comme notre Très Saint Père, de faire la police de la pensée en rappelant à son "devoir de réserve" un écrivain lauréat du prix Goncourt...

Peut-on faire plus con ?

Le défi va, à coup sûr, être dur à relever. Mais ne désespérons pas, les parlementaires de la majorité en ont sous la pédale !

M. Raoult a juste commis une très légère bévue : le ministère de la Culture n'est pas encore la Propagandagesellschaft. En fait, puisqu'il s'agit d'un Ôteuse de couleur et de l'honneur de la France, M. Raoult aurait dû plutôt s'adresser au ministère de l'Identité nationale, vous savez celui de M. Eric Besson (Eric Raoult, Eric Besson... tiens, tiens, vous en connaissez d'autres des Eric ?), ce Marcel Déat des temps modernes... (rappelons que Marcel Déat passa tout droit de la SFIO, parti socialiste de l'époque, à la collaboration la plus acharnée, plus collabo que n'importe quel collabo de droite, avant d'être sauvé du poteau d'exécution par notre Très Sainte et Très Miséricordieuse mère l'Eglise).

Je ne connais pas Mme N'Diaye, je n'ai jamais ouvert un de ses livres, et mon "Comment je n'ai pas eu le Goncourt", dit assez ce que m'inspirent les prix à la française, combien, a priori, en avoir un ou pas ne dit rien du talent de ceux qui les emportent.

Mais dans cette ubuesque affaire raoultienne le talent de Mme N'diaye n'a rien à voir.

Voltaire, Hugo, Zola, France... Anatole, Sartre, Mauriac dénonçant la torture d'Etat en Algérie, ont tous été vilipendés, rappelés à leur devoir de réserve, inquiétés, exilés, emprisonnés, pour avoir écrit ou tenu des propos jugés insultants pour la France par les puissants de l'époque.

C'est leur honneur et celui de la France d'avoir écrit ou tenu ces propos-là, qui ne visaient pas la France mais la grimace qu'en sont les puissants qui les accusaient de l'insulter.

L'Histoire et la France se souviennent d'eux, pas des puissants de l'époque. Je ne suis pas sûr que l'Histoire et la France se souviendront de Mme N'Diaye, mais je suis certain que M. Raoult rejoindra ses prédécesseurs dans le même placard. Celui de la connerie.

Quant à la réponse du sieur Fred-Eric (encore un Eric dissimulé !) Mitterrand, elle est parfaitement caractéristique du personnage, dont j'ai dit sur ce blog ce que j'en pensais. "Je n'ai pas à prendre parti dans le débat entre deux personnes privées" : plus faux-cul tu meurs !!! C'est pour le prix Goncourt de la lâcheté et de l'inconséquence intellectuelle que le zélateur Frédérika (Erika...) tient la corde !

Juste encore un truc, en plus du ministère gadget franco-allemand pour Jack Lang, pourquoi ne pas créer un ministère De ce que les écrivains ont le droit de dire, confié à Eric - ça ferait un digne pendant à celui de l'autre Eric ?