Ce matin à Loutra, l'établissement thermal de Nisyros : déjà Hadrien, et Antinoüs bien sûr, se sont arrêtés ici pour y prendre des bains. A moins que je ne confonde la vérité historique avec ce que j'ai écrit dans Le Plongeon... vraiment sincèrement, je ne sais plus. Ce sont des choses qui arrivent au romancier de ne plus savoir distinguer sa fiction de la réalité !

En tout cas, après vingt minutes de trempage, je suis sorti de cette eau chaude et soufrée dans un état qui rappelle celui qui accompagne la consommation de certaines herbes...

Pour le reste, je suis u peu triste - vide : mon homme est reparti samedi et ça fait un grand... vide, comme en moi, lorsqu'il n'est plus là. Le temps a fui si vite pendant ces trois dernières semaines !

Alors voilà, je reprends mes rythmes dans mon ermitage emboriote : peinture des huisseries le matin, je viens d'acheter de l'antirouille et du noir pour les ferrures des volets, bain de mer ou bain à Loutra, et travail l'aprème, jusqu'à une heure et quelques la nuit dernière.

La vie suit son cours. C'est fou comme on se désintoxique vite de l'actu. Je ne sais presque plus rien du monde, sauf ce que je capte sur RFI (quasi tout le temps inécoutable ici et le reste du temps en grève : vive la francophonie !) sur La Première de la RTBF (parfaitement écoutable tout le temps : vive les Belges !) sur radio Moscou, radio Pékin, radio Bucarest ou radio Prague en français (toutes bien plus claires que RFI:bravo Mme Kouchner !) et même sur radio Ryad (c'est pas triste) et radio Téhéran sur laquelle toute mention du défunt Khomeyni s'accompagne de l'épithète homérique :" Que sa demeure soit au paradis" (comme si cela n'allaita pas de soi ?! Je ne sais presque rien du monde, et cela m'intéresse moins que les bébés hirondelles, sur le fil électrique entre le réverbère le plus proche de la maison et icelle, qui attendent la béquée de leurs parents, lesquels chassent et passent en froufroutant leur déposer un insecte dans leur bec avide, à tour de rôle, sans même se poser. Quand prendront-ils leur envol les bébés ? Là est la grande question du moment !

J'ai fini d'écrire les foutus deux chapitres sur l'Empire ottoman, pour l'histoire des Balkans que je dois rendre à Gallimard fin 2009 ; il me reste à relire et... réduire. Et puis, en alternance, je me remets au prochain roman. Hier, j'ai relu et corrigé les six premiers chapitres ; je suis prêt à repartir de l'avant.

Enfin, je viens de récupérer les épreuves d'un petit polar sur le monde de l'édition et des salons du livre, qu'H&O m'a commandé pour fêter leurs dix ans (fier qu'ils m'aient demandé à moi !!!) et qui devrait sortir à la rentrée : Comment je n'ai pas eu le Goncourt. C'est l'histoire d'un écrivain qui publiait chez H&O, qui vit en partie sur un volcan grec et qui, après être passé dans une grosse maison parisienne, vient d'apprendre qu'il est sélectionné pour le Goncourt...

Du pain sur la planche donc ! Mais Athéna veille sur moi : la preuve ?