... J'en ai soupé d'aller souper avec des poules,

Et de rentrer comme si l'pavé faisait d'la houle.

Adieu Paris, car j'en ai par-dessus la tête,

Faire la fête, oh, qu'ça m'embête,

Je vais me mettre au vert, vivre comme les bêtes,

Me coucher tôt et ne plus boire que d'l'eau...

Chers lecteurs et amis, vous vous êtes peut-être rendu compte que je m'étais fait moins présent sur ce blog depuis quelque temps.

Non que Caligula, Rachida et toute sa bande, avec leurs politiques désastreuses, tapant toujours plus fort sur le coin du nez des plus faibles (voir l'hôpital après la franchise médicale), leurs politiques de l'inculture et du mépris de tout ce qui ressemble de loin à l'intelligence (voir l'Université et la Recherche, sans parler de La Princesse de Clèves...), non que la péronnelle susnommée, aux dents rayant le parquet, à la politique pénale absurde et... criminelle parce que criminogène, ses déclarations scandaleusement désinvoltes par rapport à un mandat qu'elle considère comme une punition bien en dessous de sa dignité, eussent épuisé mon capital d'indignation ;

Non que l'apathie de la société française face à la multiplication des reculs de la démocratie dans notre pays, dont le moindre n'est pas la nomination par Caligula de présidents aux ordres des médias publics - procédure inconcevable dans n'importe quel pays comparable au nôtre, sauf l'Italie berlusconienne, c'est dire où nous en sommes ! - eût cessé de me consterner ;

Non que les banquiers, les Lagarde, Trichet (vous savez le type pour qui le principal danger menaçant l'économie, il y a encore six mois, était l'inflation et le relâchement de la "modération salariale") et autres guignols du capitalisme moralisé, celui qui répertorie trois paradis fiscaux qui se sont mis en règle en une semaine, celui qui refuse de réglementer les rémunérations faramineusement absurdes de prédateurs qui vivent aux crochets et aux dépens de classes moyennes toujours plus paupérisées et précarisées, de pauvres renvoyés un ou deux siècles en arrière, me dégoûtassent moins ;

Non que l'approche des européennes, ces élections qui ne servent à rien (j'ai quand même fait une procuration à mon neveu, parce que je suis incurablement citoyen : Mélanchon ou le postier ? c'est lui qui choisira), sinon à renouveler le mandat de gens qui n'iront pas siéger (voir plus haut sur Dati), qui ne défendront ni les intérêts de la France ni ceux du peuple, qui continueront comme ils le font depuis vingt ans, à démanteler les services public et l'Etat protecteur qui assurait à chacun un minimum de dignité, de confort, permettait un minimum de confiance en l'avenir, ces élections qui viennent après le flagrant déni de démocratie qu'a constitué la ratification par voie parlementaire d'un traité décalqué de celui que le peuple français avait massivement refusé, fût incapable de déchaîner encore ma verve la plus fielleuse ;

Non que l'inexistence de l'opposition dans notre pays, l'européisme bêlant et absurde des socialistes français, alors que les chefs de gouvernements "de gauche" espagnol, portugais et anglais ont déjà annoncé qu'ils soutiendraient la reconduction de l'ultra-libéral Barroso à la tête de la commission, alors que tout discours sur une "Europe sociale" ou une "Europe indépendante" ou une "Europe puissance" ou une "Europe régulatrice" est depuis longtemps (depuis l'entrée de l'Angleterre ou au moins depuis les deux derniers élargissements) au choix de la crétinerie ou de la franche escroquerie puisque l'Europe est et restera libérale, incapable d'indépendance, impuissante et qu'elle a depuis trente ans abdiqué à la mondialisation tout ce qui lui permettait jadis de réguler, m'atterrassent moins.

Non... rassurez-vous, je suis toujours aussi indigné, consterné, dégoûté, atterré. C'est seulement que j'ai eu peu de temps, et de moins en moins au fur et à mesure qu'approchait la date de... demain.

Car demain, je dis adieu à Paris et je me retire à la campagne... jusqu'au 15 octobre - avec un petit retour en août tout de même : mon homme, qui ne peut me rejoindre que pour trois semaines en juin et deux en septembre, a trouvé que ça faisait un peu long, et puis que le ménage et le repassage... Bref, comme j'aurai aussi un peu de boulot, probablement, à faire en bibliothèque, je reviendrai début août jusqu'au début septembre.

Car demain, fini l'champagne et les dîners avec les poules... je pars dans ma campagne, vous savez, le volcan, dans l'Égée : j'ai à finir un bouquin d'histoire que je dois rendre à la fin de l'année (et dont j'ai écrit les deux premiers chapitres ces dernières semaines, ce qui explique aussi ma moindre assiduité bloggeuse) et mon prochain roman que je n'ai guère eu le temps de toucher depuis de trop longs mois.

Bref, me voilà parti pour Nisyros et quelques mois d'écriture intensive (perspective intensément jouissive !) dans le bleu et les vapeurs de soufre qui me sont chers. Je tâcherai de vous poster quelques nouvelles et quelques images, mais je ne vais plus avoir Internet au bout des doigts, il faut que je descende boire l'ouzo, face à la mer, au café Internet pour poster...

Adieu Paris, ville de rêve et d'épouvante,

Ville méchante, ville charmante...