Gérard, qui n'en manque pas une et qui sait par où me prendre - le bougre ! -, au moment où Notre Très Saint Père, comme il est désormais de coutume d'appeler le chef d'une Eglise jusqu'à nouvel ordre séparée l'Etat lorsqu'on est président ou Premier ministre d'une République dont, jusqu'à nouvel ordre la Constitution précise qu'elle est laïque, quittait le territoire d'icelle, m'a envoyé ce lien suivant.

Je me souviens bien sûr, comme tous les gens de ma génération (eh oui, je sais, ça marque... mais que voulez-vous, malgré les apparences, je ne suis plus tout jeune !), de l'apparition séraphique de la nonne chantante sur la télé en noir et blanc de mes grands-parents, et du sourire en coin de mon grand-père...

Mais je ne l'avais jamais vraiment écoutée, la soeur, ce que je fis ce soir ; et à l'évidence, il s'agit là d'un authentique chef d'oeuvre... et puis aussi qu'il y a des nuances sémantiques intéressantes : en 1963, Dominique Nique Nique combattit les Albigeois alors qu'en 1982 il ne fait plus que les convertir, le doux agneau du Dieu d'amour... les victimes des massacrés de Béziers ("Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens") et des bûchers de Montségur apprécieront.

Autre différence, le deuxième couplet, lui, disparaît purement et simplement, un couplet qui, lui aussi, vaut son pesant de d'encens :

"Certain jour un hérétique par des ronces le conduit, mais notre père Dominique, PAR SA JOIE, le convertit."

Rappelons que le bon Dominique remit à l'honneur l'Inquisition quelque peu tombée en désuétude, et que les braves frères de l'ordre qu'il fonda s'illustreront pendant des siècles, pour la plus grande gloire du Dieu d'amour, en torturant et cramant nombre d'hérétiques, de sodomites et de sorcières.

Intéressant tout de même, ces nuances entre les deux versions, non ?

Quant à Benoît qui, lui, a rappelé avant de quitter la terre où Sarko l'avait si bien reçu, que les divorcés devaient être absolument exclus de la communion - Merci, très Saint Père ! - on ne doute pas qu'il serait pour la rétablissement de la version d'origine, lui qui, par sa joie, est capable de convertir n'importe quel hérétique !!!

Allez ! Tout le monde reprend en choeur avec moi : "Dominique, mon bon père, garde-nous simples et GAY !"