Le premier m’a sauté aux yeux, hier soir, pendant le dîner : une pub sur les douleurs professionnelles !

Non mais de qui se moque-t-on ? !

La médecine du travail est dans un état lamentable : plus de 2000 médecins du travail doivent partir en retraite d’ici à 2012, alors qu’à peine 300 auront été formés à cette date pour les remplacer ; et on vient faire de la pub à la télé !

On taxe les malades chroniques, à travers les franchises médicales, on taxe donc les caissières et les ouvriers du bâtiment, mis en scène dans ce spot, qui iront consulter pour traiter leurs douleurs ; et on vient faire de la pub à la télé ?

Mais à destination de qui, au juste ? Les gens qui souffrent, souffriront-ils moins ? Les médecins du travail en auront-ils demain les moyens qui leur manquent aujourd'hui pour faire décemment leur boulot ? Les patrons seront-ils touchés par la grâce publicitaire et décideront-ils du coup d’investir pour le mieux être de leurs salariés, au détriment des profits et des dividendes ? À quoi sert donc une pareille pub ? À rien. Sinon à dépenser de l’argent public qui va directement dans la poche des chaînes privées !

La solution des douleurs professionnelles n’est pas dans des spots de pub, elle est dans la suppression des iniques et dégueulasses franchises médicales qui pénaliseront les victimes de ces douleurs lorsqu’elles devront aller consulter, dans les moyens qu’on donnera à la médecine du travail, dans des pouvoirs accrus aux comités d’hygiène et de sécurité, dans la pénalisation des patrons qui ne voient aucune utilité à modifier les conditions de travail de leurs salariés.

Quant au deuxième foutage de gueule, c’est le bal des faux-culs auquel on assiste depuis quelques jours autour de la grève des sans-papiers. Personne ne savait, mais tout le monde empochait, à commencer par l’État et la Sécu.

Mais bon Dieu, de nom de Dieu de bordel de merde, dans quel pays vivons-nous ! et pourquoi au juste sont payés nos parlementaires ?

Combien de lois sur l’immigration ont-ils voté ces dernières années: six, dix ou quinze en une décennie ? ? ?

Ils légifèrent à tour de bras et à répétition sur le même sujet, mais depuis quel empyrée ? Ils légifèrent hors-sol, coupés de toutes les réalités. Ils légifèrent bien trop d’ailleurs, chiant des lois à jet continu là où il n’y aurait besoin que de décrets et de circulaires. Sans prendre le temps de les faire appliquer, d’en évaluer les effets – eux qui n’ont que le mot d’évaluation à la bouche quand il s’agit de casser les dernières protections de ces salauds de fonctionnaires.

Et pour quel résultat ? pour se rendre compte, après quinze lois sur l’immigration, que des dizaines de milliers de gens travaillent, contribuent au budget de la nation, payent leurs cotisations aux régimes sociaux sans seulement pouvoir obtenir les papiers qui leur permettent de vivre et de faire vivre les leurs dans le minimum de tranquillité d’esprit de n’être pas, demain, raflés et renvoyés au-delà des mers pour remplir des quotas !

Saloperie !

Eh bien moi, messieurs les députés et sénateurs, je ne vois que deux solutions : ou bien vous êtes de sinistres cyniques prêtant la main à l’exploitation de la misère humaine, ou bien vous êtes des jean-foutre totalement incompétents.