Parce que c’était lui - Roger Stéphane (Extraits pp. 85 et 91) Nous connaissions par cœur, Jean-Jacques et moi, ce sur quoi nous étions en accord et ce sur quoi nous étions en désaccord. Le temps aidant, nos accords étaient devenus complicité, et nos désaccords compléments. Mais à quoi bon les évoquer incessamment ? Notre amitié n’avait besoin ni d’épanchements ni de contradictions : elle était irréductible. Jean-Jacques était la seule personne dont le silence ne me pesait point, la seule personne devant qui je pouvais librement me taire. Si Jean-Jacques disparaissait, je n’aurais plus jamais personne à qui dire l’indicible, plus personne à qui parler sans être gêné par l’inadéquation du langage. |