GuillemetsAntinoüs agrippé à mon bras tremblait, non de terreur, comme je le crus alors, mais sous le coup d’une pensée que je compris plus tard. Un être épouvanté de déchoir, c’est-à-dire de vieillir, avait dû se promettre depuis longtemps de mourir au premier signe de déclin, ou même bien avant. (…) Mais il fallait encore que ce départ n’eût pas l’air d’une révolte, et ne contînt nulle plainte. L’éclair du mont Cassius lui montrait une issue : la mort pouvait devenir une dernière forme de service, un dernier don, et le seul qui restât. L’illumination de l’aurore fut peu de chose à côté du sourire qui se leva sur ce visage bouleversé.Guillemets fermés

Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien, Paris, 1951, pp. 428-29 dans l’édition de La Pléiade.


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