LA QUATRIÈME RÉVÉLATION

(Extrait pp. 24-25 )

Guillemets La parèa, en Grèce, c’est un groupe d’amis. Mais quand on a dit cela, on n’a pas dit le dixième de ce qu’est une parèa : famille de substitution, bande de buveurs et ripailleurs, amicale de gamins poussés en graine autrefois complices de mauvais coups, cercle politique, club de danse, cénacle philosophique où se refait le monde, association de fumeurs invétérés, école de drague quand on est jeune, auditoire privilégié des exploits réels ou supposés de chacun quand on a pris de la bouteille, instance de consolation et exutoire de toutes les colères rentrées à l’heure des aigreurs conjugales, laboratoire des projets professionnels, défouloir des frustrations et groupe de psychothérapie qui allège d’autant, pour la sécu grecque, la facture des antidépresseurs… Guillemets fermés


(Extrait pp. 106-107)

Guillemets – Aaahhh !
» Le cri s’élève des douze gosiers en même temps. Le mari et le fils aîné d’Astradèni (dont le prénom signifie quelque chose comme « Nœud d’étoiles ») arrivent avec deux grands plateaux couverts d’assiettes creuses remplies de bouillon, avant de repartir en cuisine d’où ils rapportent les plats de légumes et de poissons de roche.(…) Enfin, Astradèni, le port fier, apparaît sur le seuil de sa cuisine et, telle une prêtresse, s’avance à pas majestueux vers la tablée en tenant devant elle, sur un immense plat, le fastueux mérou. Elle est suivie d’un acolyte, son cadet âgé de dix ans, chargé de distribuer les assiettes une fois le poisson découpé. Toute la liturgie s’accomplit dans un silence religieux, jusqu’à ce que les premières bouchées soient avalées et que les conversations puissent renaître sans sacrilège, en grec ou en anglais.
 Guillemets fermés


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