L'Or d'Alexandre (Extrait) Lorsque les dieux leur parlent, les hommes n’entendent jamais que ce qu’ils veulent. Dans quelque religion que ce soit. La grande supériorité des Grecs, c’est qu’ils le savaient et qu’ils se regardaient écouter leurs dieux avec le sourire d’Hermès. Alors que Moïse redescend du Sinaï, où il a foutu le feu à un buisson en s’allumant un pétard, persuadé que Yahvé lui a révélé, à lui seul, dix commandements qui traînaient partout depuis les origines de la vie en société. Alors que ce Paul qu’on dit saint, tombé de son âne sur la route de Damas, se réveille d’une crise de démence convaincu que Jésus lui a ordonné d’empoisonner la vie de l’humanité occidentale. Alors que le berger Mahomet, un brin désœuvré après avoir séduit et marié sa patronne, se met à croire dur comme fer que l’archange Gabriel est descendu des cieux pour lui confier, en exclusivité, l’édition princeps incréée, inimitable et éternelle des cent quatorze volontés d’Allah. L’Or d’Alexandre, pp. 253-254. |